Islay, la Reine des Hébrides, est un nom connu de tous les amateurs de whisky. Cette petite île, nichée au large des côtes écossaises, abrite huit distilleries : Lagavulin, Laphroaig, Ardbeg, Bruichladdich, Bowmore… Une liste aux accents gaéliques qui fleure bon le malt.

Pour tout dire, je ne suis pas une grande fan de whisky. Les Ecossais disent souvent qu’on finit un jour par trouver « son » whisky, celui qui nous fait oublier tous les autres. A l’occasion du festival d’Islay, consacré au whisky, je suis partie à sa recherche.

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La distillerie Bruichladdich m’a gentiment prêté un van pour me déplacer sur l’île

Lagavulin, la distillerie qui fait face à l’océan 

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La distillerie Lagavulin se trouve tout au Sud de l’île. Pour y accéder, j’ai traversé la campagne d’Islay, émerveillée par la beauté de ses plaines fleuries et de ses plages rocailleuses aux eaux transparentes. Anecdote rigolote, ici, les moutons font la loi et vivent en totale liberté. S’ils ont décidé de faire une petite promenade sur la route, vous n’avez plus qu’à prendre votre mal en patience. Inutile de klaxonner, vous ne leur faites pas peur. Des vrais rebelles, on vous dit.

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Je suis arrivée à la distillerie aux alentours de 15 heures, la plupart des activités étaient déjà terminées. Ça m’apprendra à faire la grasse matinée. L’ambiance est bon enfant, des tentes sont plantées tout autour de la distillerie, on déguste du whisky entre amis, habillés en kilt ou déguisés. Quelques Britanniques, mais surtout des Allemands. « L’Allemagne est le premier consommateur de whisky en Europe, et le deuxième à l’échelle mondiale, juste derrière les Etats-Unis » m’explique-t-on.

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Si je n’ai pas été emballée par l’accueil du staff Lagavulin, moyennement chaleureux pour un jour de fête, je dois avouer que la distillerie jouit d’une situation géographique incroyable. Elle a les pieds dans l’eau et fait face à des îlots sauvages et verdoyants. Des festivaliers flânent sur un ponton qui s’avance dans l’océan à l’horizon infini, en sirotant leur dram.

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Il est temps de goûter le whisky Lagavulin. La distillerie a fêté ses deux cent ans d’existence l’année dernière, je commence donc la dégustation par la cuvée anniversaire. Le liquide a une jolie couleur, mais il pique légèrement et le goût fumé est très présent. Non, ce n’est pas l’élu. Je retente ma chance avec le 8 et le 16 ans d’âge. J’ai du mal à terminer le premier, tandis que la douceur du second glisse plus aisément sur mon palais d’amateur. Je prends quelques notes, je pose pour la photo souvenir, et je reprends le volant de mon (énorme) van.

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Les whiskies Lagavulin

Dégustation et initiation le temps d’un après-midi à Bruichladdich 

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Bruichladdich. Derrière ce nom imprononçable se cache une distillerie qui ne fait rien comme les autres. Un hybride, qui met l’artisanat et le terroir à l’honneur tout en s’affranchissant des codes traditionnels du whisky. L’âge d’un malt n’a plus d’importance, les bouteilles sont opaques et bleu ciel, toutes les étapes de la production sont assurées sur l’île, avec des matières premières locales. On est bien loin de l’image un peu vieillotte qu’on associe souvent au whisky, et je dois avouer que cela me plaît.

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Coup de chance, j’ai pu assister à la « Master Distiller Class » (classe de maître, en bon français). Pendant une heure, le maître distillateur, Adam Hannett, anime la dégustation d’une sélection de huit whiskies. Pédagogue et charismatique, il accompagne le public dans la découverte de chacune des cuvées et raconte la naissance de la philosophie Bruichladdich.

Je goûte les drams un à un, puis vient le moment de déguster l’Octomore, le whisky le plus fumé du monde, à 59,7 %. J’étouffe un petit cri de surprise qui fait beaucoup rire mon voisin. Je lui explique que c’est mon premier festival, que je ne connais pas grand chose aux whiskies. Il me tend une fiole vide et insiste pour me la donner « vous y mettrez votre whisky préféré, lorsque vous l’aurez trouvé ». C’est bête, mais ça m’a touché. La dégustation se termine. Je n’ai pas eu de révélation, mais j’ai apprécié le « Bruichladdich Classic Sherry », vieilli en fûts de Xérès, à la saveur sucrée et vanillée.

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Dans la cour de la distillerie, la fête bat son plein. Un groupe écossais reprend Taylor Swift, petits et grands se déhanchent sur la piste. Défilent ensuite les traditionnelles cornemuses et danseuses de ceilidh. Je prends de l’Ecosse plein les yeux. Près de l’entrepôt, je découvre un bar éphémère dédié au gin de la marque The Botanist. Les serveurs s’agitent dans un décor qui rappelle la nature d’Islay.

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Lundi 29 mai, mon dernier jour sur l’île. Je n’ai plus que quelques heures avant de rentrer à Glasgow. C’est au tour de la distillerie Caol Ila d’ouvrir ses portes aux festivaliers. J’aurais aimé goûter aux whiskies de cette distillerie, prisés pour leur douceur et leur légèreté.

Je change d’avis au dernier moment. Il paraît qu’une famille de phoques a élu domicile dans la baie de Portnahaven. A Islay, je n’ai pas trouvé « mon » whisky, mais j’ai fait des rencontres exceptionnelles. Je vous laisse découvrir ci-dessous la plus inoubliable…

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