Difficile, voire impossible, de visiter Edimbourg sans arpenter le Royal Mile, l’artère principale de la vieille ville. On y trouve autant de boutiques de souvenirs criardes que de très anciens cafés, et un château à chaque extrémité. C’est le genre d’avenue qu’il faut observer longtemps pour comprendre ce qui s’y passe. D’ailleurs, on parle toujours du Royal Mile, qui est en fait constitué de plusieurs « rues » : Canongate, High Street… Si certaines visites à faire sur cette véritable dorsale représentent un certain budget, on peut aussi en profiter gratuitement ou pour pas grand-chose. Voici trois propositions de budget…

$ – Le Royal Mile gratuit (ou presque)

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Les découvertes « gratuites » à faire sur le Royal Mile sont très nombreuses. C’est d’ailleurs de là, dans le coin de Tron Kirk, que les « free walking tours », option fantômes ou non, prennent leur départ. Attention, s’ils sont gratuits, sachez qu’on vous rappellera tout du long qu’il faut laisser un pourboire…

Le Parlement Ecossais : tout au bas du Royal Mile, une visite parfaite pour comprendre l’autonomie de l’Ecosse au sein du Royaume-Uni. Plusieurs visites sont possibles, il suffit de faire son choix ici, et bien sûr, c’est gratuit ! On peut opter pour une visite guidée, aux créneaux fixes, ou se lancer en solo. Un article sera à venir sur ce sujet, c’est promis ! Pour l’instant, on potasse, et on se demande quoi voter aux élections parlementaires du mois de mai. Oui, en Ecosse, les résidents étrangers ont le droit de vote…

The Museum of Childhood : sur plusieurs étages, on découvre les jouets des Ecossais à travers les âges. Il y a du potentiel mais… C’est un peu effrayant, toutes ces vieilles poupées. Le musée ne semble pas très bien entretenu, assez sombre, mais ma foi, c’est une bonne option pour une après-midi pluvieuse. Les enfants présents lors de ma visite semblaient beaucoup apprécier l’endroit et certains adultes se plaisent à reconnaître leurs jeux d’antan. Pourquoi pas.

The Museum of Edinburgh : malgré son titre pompeux, ce musée est intéressant et plutôt mignon. On y trouve beaucoup d’infos sur l’histoire de la ville, un bon point de départ pour un week-end à Edimbourg. J’ai été chassée avant l’heure à cause d’une alarme incendie, mais j’ai eu le temps d’apercevoir un jardin tout à fait adorable.

People’s Story : alors là, c’est quitte ou double. Ce musée, installé dans Old Tolbooth, qui était  en quelque sorte la mairie de la ville durant 4 siècles, mais aussi sa prison. Aujourd’hui, le musée People’s Story présente une enfilade de « tableaux » de la vie quotidienne à Edimbourg à l’époque moderne. Murs en carton pâte, mannequins un peu effrayants, costumes poussiéreux… Si le propos est assez marrant, le tout n’est finalement pas très didactique et un peu dépassé. Mais encore une fois, c’est gratuit, alors pourquoi ne pas essayer ?

The Writer’s Museum : mon coup de coeur des musées gratuits ! Installé dans Lady Stair House, dans un petit close au sommet du Royal Mile, ce musée s’intéresse à trois écrivains qui ont marqué Edimbourg : Walter Scott, le Stendhal local, Robert Burns, le poète romantique, et Robert Louis Stevenson, l’écrivain voyageur. Le musée n’est pas grand, mais très joli et très bien aménagé. Il a été refait à neuf en janvier dernier. Ca fait très « fanboy », mais on peut y voir des objets de la vie quotidienne des auteurs, les premières éditions de leurs oeuvres… C’est plutôt bien fait. Et en plus, on est dans une magnifique maison écossaise…

La pipe de Walter Scott ! Trop classe.

La pipe de Walter Scott ! Trop classe.

St Giles Cathedral, l’immanquable monument religieux du Royal Mile, est aussi accessible gratuitement. Ses premières pierres datent du XIIe siècle, avant de multiples incendies, rénovations, agrandissements… Cette cathédrale a été le théâtre de la Réforme écossaise et d’ailleurs notre bon ami John Knox y est enterré, après avoir été son prêtre.

Le plafond très politique de St Giles cathedral...

Le plafond très politique de St Giles cathedral…

Juste en se promenant dans la rue, on peut en apprendre beaucoup sur l’histoire d’Edimbourg : ici, une plaque rappelant l’endroit de la dernière condamnation à mort prononcée sur le Royal Mile. Là, une sculpture d’Adam Smith, le philosophe et économiste écossais, qui est d’ailleurs enterré dans le cimetière de Canongate Kirk, au bas du Royal Mile. De même, il ne se passe pas un jour sans qu’un petit spectacle ait lieu au beau milieu du Royal Mile, formant un grand cercle de curieux. Et je ne vous parle pas du mois d’août, où, durant le Fringe, le Royal Mile est parsemé de petites scènes qui accueillent des artistes les uns derrière les autres.

Déguster

A défaut de réellement manger, il est possible de grignoter gratuitement sur le Royal Mile. On peut par exemple goûter gratuitement le fudge écossais à The Fudge House, par exemple. Le fudge, c’est une étrange sucrerie, faite à base de sucre, lait et beurre qui peut être parfumée à tout et n’importe quoi. C’est local, c’est à tenter…

A ne pas louper, la boutique Cranachan & Crowdie, dont je vous parle plus bas. Tous les jeudis, de 15h à 18h, on peut y déguster gratuitement une sélection de produits écossais, qui change chaque semaine.

$$ On flambe mais pas trop…

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Gladstone’s Land : Franchement mon coup de coeur lors de ma balade sur le Mile. Géré par le National trust of Scotland, ce bâtiment est l’ancienne demeure d’un riche marchant du XVIIe siècle. On peut la visiter moyennant 5 ou 6 pounds. J’y ai vu un vrai témoignage de la vie des hautes classes de l’époque, un mobilier magnifique, de jolies lumières… Ce n’est pas très grand – six pièces à voir – mais très bien arrangé. Lors de ma visite, je suis tombée sur la conservatrice, c’était vraiment intéressant. Au rez-de-chaussée, on trouve une petite boutique de produits écossais, 100% made in Scotland.

John Knox House : bâtie à la fin du XVe siècle, cette bâtisse est l’une des plus vieilles du Royal Mile actuellement. Le prédicateur protestant n’y aurait, finalement, pas passé très longtemps et aurait eu d’autres lieux de résidence à Edimbourg, mais cette maison est intéressante pour apprécier un intérieur ancien, les belles peintures murales… Comme dans beaucoup de musées – on aime la personnification – on peut même essayer une robe inspirée du look de John et se faire prendre en photo, signant de la paperasse. La visite est assez courte, il n’y a que quelques pièces. Budget : environ 5 pounds. Au rez-de-chaussée, une intéressante petite librairie et un délicieux café.

Déguster

Clarinda’s Tea Room : Une adresse que tout le monde connaît mais qui est franchement agréable, surtout en semaine. On y mange des mets simples, faits maison, sur des petites tables rondes, entourés de vieux portraits défraîchis. L’équipe est très sympathique, ici, on partage les tables et on ne fait pas de chichis. Si on traîne à l’heure de la fermeture, il est possible qu’on reparte avec un petit sac de scones gentiment offerts…


Au menu, on trouve un plat du jour, une soupe, des sandwiches variés, une assiette de salade et de sardines, les fameuses « pies »… La carte est vraiment courte, mais c’est toujours un régal. Le meilleur, bien sûr, c’est la table de gâteaux magnifiques.
Dans le même genre, on vous propose Larder, un peu plus haut. Produits locaux et de saison garantis…

S’il fallait choisir un pub, c’est à The World’s End que je vous enverrais. C’est une bonne occasion de découvrir la « pub food » avec les classiques – comme pas mal de pub ici on se vante d’avoir un fish & chips décoré par un prix – mais aussi parce que le nom du pub fait référence à l’époque où Edimbourg était ceinte d’un haut mur de défense. La ville s’arrêtait donc exactement à cet endroit. Et de l’autre côté du mur ? Rien. La fin du monde.

Shopping

En plus de la boutique de Gladstone’s Land, on vous recommande vraiment Cranachan & Crowdie, pour la gentillesse de ses deux patronnes, Fiona et Beth. L’une est Ecossaise, l’autre Américaine. Elles sélectionnent des produits de qualité, tous faits en Ecosse, ce qui les différencie beaucoup des boutiques du « haut » du Mile. Une bonne adresse si vous cherchez des cadeaux qui feront mouche.

Il est aussi intéressant de s’arrêter à Tron Kirk (là où North Bridge atteint le Mile) qui abrite un petit marché de créateurs sympathique. Et si vous aimez les vinyles, voici le magasin qui porte le meilleur nom de toute la ville… Unknown Pleasures !

$$$ On claque tout !

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Les visites « à 15 livres » sont légion sur le Royal Mile : c’est le tarif moyen, pour un adulte, pour visiter le château d’Edimbourg, Holyrood Palace, Camera Obscura… Encore plus pour The Scottish Experience (parce qu’on y goûte plusieurs whiskies). Si leurs tickets d’entrée sont chers, ces lieux sont néanmoins intéressants et nous recommandons particulièrement le musée Camera Obscura aux voyageurs accompagnés d’enfants : dans ce musée des illusions d’optique, on se livre à plusieurs expériences troublantes et rigolotes, on passe vraiment un bon moment. Et cadeau, superbe vue sur Edimbourg…

Réservez vos tickets pour Camera Obscura, le musée du whisky (the Scotch Whisky Experience) et le château d’Edimourg sur Getyourguide. Vous pourrez payer dans votre propre devise et comme j’ai un partenariat avec la plateforme, vous me donnez un petit coup de pouce ! Merci ! 

Le château d’Edimbourg : au quotidien, on me demande mon avis sur le château d’Edimbourg et j’ai toujours du mal à me positionner. Si le bâtiment est intéressant pour son histoire (il a été détruit et reconstruit toutes les cinq minutes) et sa situation au sommet de la colline de Old Town, je dois dire que le moment passé à le visiter n’a pas été le meilleur de ma journée sur le Royal Mile. Trop bondé, trop cher, je n’ai pas eu de coup de coeur. Il est néanmoins intéressant parce qu’on peut y voir les bijoux de la couronne écossaise – et c’est classe – et on continue à en apprendre un peu plus sur Marie Stuart, ma grande pote. Bref, pour pleinement profiter du ticket, il faut passer une vraie grande demi-journée, mais honnêtement, je n’y ai passé qu’une heure et demi. Les vues sont sympathiques, il y a de l’espace, mais… Ca manque d’émotion. De réalité, peut-être.

Mary King’s Close : Les closes sont les petits passages adorables qui relient le Royal Mile aux autres artères de la ville. Toujours chouette de les emprunter, on y découvre toujours quelque chose. Au Moyen-Âge, des centaines de personnes s’y entassaient (les pauvres en bas, les riches en haut) et faisaient partie de cette énorme fourmilière qu’était alors le centre d’Edimbourg. Mary King’s Close a été en quelque sorte « préservé » après avoir condamné et on peut aujourd’hui le visiter. La visite est très théâtrale et ludique, comme d’habitude, peut-être trop, comme d’habitude. Mais on est dans les lieux, et c’est plus grand que ce que j’imaginais. A mon sens, c’est une visite intéressante à combiner avec Gladstone’s Land. Voir le côté des riches et le côté des pauvres…

Réservez votre ticket en avance par ici… 

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Pas de bonnes adresses, puisque… Nous manquons de budget ! Mais s’il y a un endroit qui me donne un peu envie, sur cette grande artère, c’est The Witchery. Jolie façade, joli menu. Joli nom. Alors, un jour, pour une grande occasion…

Shopping

Difficile, ici aussi, de recommander une échoppe où nous aurions fait des achats. A garder à l’oeil : les boutiques spécialisées dans le whisky, les fameux « kiltmakers », et puis… les deux magasins spécialisés dans les décorations de Noël. Oui. A l’année.

Pourquoi j’aime le Royal Mile…

J’aime le Royal Mile parce qu’il y a toujours un truc à voir. Et on peut y passer cent fois, il y a toujours un détail qu’on a manqué. Toujours. D’ailleurs, j’ai halluciné en découvrant ce site internet qui recense toutes les adresses du Mile. J’aime le Royal Mile parce que c’est à la fois une rue très touristique et à la fois une rue où tout s’est fait à Edimbourg depuis le début. On ne peut le traverser sans penser à ceux qui, au Moyen-Âge, gravissaient aussi cette pente douce. Pour finir, je vous partage les petits détails qui font que le Royal Mile est toujours un peu magique…