Nous vous avions laissés à Drymen à la fin de notre premier jour de randonnée sur la West Highland Way, le très célèbre chemin de randonnée écossais qui s’étend sur 150 kilomètres de Milngavie à Fort William. Que nous réserve ce deuxième jour ?

Jour 2 – Drymen à Rowardennan (22 km)

Le réveil sonne et je me sens une femme neuve ! La nuit a été reposante et j’aperçois les rayons de soleil à travers les rideaux. Chouette chouette, une marche sèche. Les estomacs grondent sous la faim mais le frigo est plein de bonnes choses donc on se fait notre premier faux scottish breakfast dans la véranda ! C’est une des choses qu’on a appris la veille : en randonnée, on ne mange pas tant que ça, donc autant se faire plaisir au matin. Mais il faut se dépêcher, on a prévu un bon bout de chemin.

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Yummy

On rejoint donc la WHW très facilement directement dans une petite forêt de conifères, ma foi très charmante. Le temps est idéal pour marcher, il fait bon et le soleil joue à cache-cache à travers les branches. On plaisante alors sur les midges qui n’ont pas encore fait leur apparition. On se dit que les guides doivent sûrement exagérer quant à la véracité de ces bestioles (Non, ils n’exagèrent pas, au contraire !). Et puis soudainement, les arbres s’éparpillent un peu, et enfin on le voit ! LE Loch Lomond, le seul et l’unique, qui fait partie des plus grands lochs du Royaume -Uni.

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Première vue sur le Loch Lomond, youpiii !

Un peu plus loin, nous croisons une famille nombreuse venue de Hollande. Ils doivent être une petite dizaine, on se salue gentiment avant de prendre la tête. Je me rend compte qu’on croise beaucoup plus de gens que la veille. Le chemin est relativement simple malgré la première réelle montée qui nous emmène juste à côté des Conic Hills.

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On voit aussi nos premiers moutons écossais de près. Nous sommes sortis de la forêt et les vallées reprennent le pas sur les conifères. Les chevilles sentent qu’on redescend vers le niveau de la mer. Je suis impatiente de voir le loch de près. 2h30 plus tard, arrivée à Balmaha, et ça y est, on y est enfin sur les rives du Loch. On fait une petite pause toilettes et on admire les bateaux de pêche. Notre guide nous indique que la partie suivante oscille entre forêt et plage. La curiosité l’emporte et je veux aller mettre mes pieds dans l’eau. On mange en deux trois mouvements les maigres sandwiches qu’on s’était préparés le matin et on repart.

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Le chemin est très praticable mais monte et descend régulièrement et si on ne fait pas attention à l’endroit où on pose ses pieds, on peut facilement se tordre la cheville ou tomber. Mais c’est agréable de marcher en silence et de ne penser à rien. La forêt autour de nous est compacte et elle nous offre de l’ombre constante. De temps à autre, on aperçoit les plages dont le guide parlait. Certaines d’elles hébergent une tente ou deux et on se dit que ce soir, c’est ce qu’il faut faire, camper sur la plage. On se pose enfin sur l’une d’elles. Quel bonheur d’enlever nos chaussures ! Ah, mes orteils peuvent respirer ! Je teste l’eau… Frisquette, pour ne pas dire carrément froide. Je ne m’y aventurerai donc pas plus qu’au niveau des chevilles. De toute manière, il est déjà temps de repartir.

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En milieu d’après-midi, on croise un camping, celui de Cashel. Un des campeurs, ou était-ce le propriétaire, nous indique que le prochain endroit pour camper est à une dizaine de miles. On est confus car nos recherches préalables nous ont bien indiqué qu’on pouvait camper sauvagement partout en Ecosse. Mais passons, il doit sans doute parler du prochain camping « officiel ». On continue donc notre chemin le long des rives du Loch Lomond. De temps à autre, la monotonie se fait ressentir. Vers 18h, on aperçoit les premiers bâtiments de Rowardennan. Ah non, pardon, les seuls bâtiments de Rowardennan : les petits chalets de location, l’hôtel et l’auberge de jeunesse.

En passant devant l’hôtel, la terrasse nous fait de l’oeil. C’est un signe, la tente peut attendre avant d’être dépliée. En rentrant dans le bar, je souris : les personnes attablées sont toutes des campeurs profitant d’une pinte fraîche bien méritée. C’est l’une des choses que j’apprécie le plus sur cette randonnée : au pub, personne ne vous dévisagera dans le salon de l’hôtel luxueux parce que vos bottes sont toutes crottées. Direction la fameuse terrasse, donc. Je me laisse tenter par un whisky. Un Macallan 18 ans d’âge. Une terrasse, un coucher de soleil qui se prépare, et un petit verre. Que demandait de plus ? Il fait bon se reposer, parler, se taire, observer. On reste un bon moment à siroter notre whisky avant de se décider à commander à manger. Un bon plat qui tient au corps.

Et puis vers 20h30, on se dit qu’il est temps d’aller la poser, cette tente. On fera des jeux ce soir. Direction la petite plage tant attendue… Tiens tiens, il y a un panneau là on où veut poser notre tente. Mais que dit-il ? « Camping sauvage interdit du 20 juillet au 20 août ». Nous sommes le 23 juillet. Ah. Bon. Baaaaah. On va aller ailleurs alors. Oui, le léger problème c’est que l’arrêté interdisant le camping couvre tout le parc national. Il avait dit combien de miles le gars du camping ? Non, impossible de rejoindre le prochain camping à cette heure-ci. On va essayer l’hôtel. Il est plein ? Oh, tant pis, on va à l’auberge de jeunesse. Ah ah, pleine aussi ? Aaaaaah, intéressant. Bien bien bien. Et bien, ce qu’on va faire c’est qu’on va heu… On est bien embêtés, mais il nous reste un espoir, le réceptionniste de l’auberge de jeunesse nous informe que les rangers (Les patrouilleurs de la réserve nationale) hébergent de temps en temps des personnes dans leur refuge. Chouette ! Oui, mais non. Ils sont pleins aussi. Le ranger est embêté pour nous et nous dit que nous avons deux options : marcher hors sentier pendant 5km pour sortir du parc et planter notre tente où on veut ou oser le camping sauvage et risquer une amende de 600£. Tu parles d’un choix.

Bon, et bien ça sera le camping sauvage. Juste à côté du panneau l’interdisant explicitement. Et d’un cadavre de feu allumé par des campeurs moins scrupuleux. Le soleil se couche lentement mais sûrement. L’obscurité grandit et les moustiques arrivent. Au début, on sent des petits picotements. Et puis de plus en plus, ça commence à grouiller. Impossible de monter la tente tranquillement. Nous sommes obligés de faire des aller-retours sur la plage pour nous débarrasser des midges qui nous envahissent. À grand renfort de battements de bras, de courses vers la plage et de vêtements couvrant chaque parcelle de peau, la tente est montée et on s’y réfugie directement.

La nuit promet d’être fun fun fun !

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Et sinon, t’as piné ?

Randonner sur la West Highland Way, épisode 2