dumfries & galloway

Dumfries & Galloway n’est pas un groupe de folk façon Simon & Garfunkel mais une région fort intéressante au sud-ouest de l’Ecosse. Un peu oubliée des visiteurs, cette région regorge de trucs chouettes à faire. On est loin des paysages habituels des Highlands, certes, mais il y a de quoi faire un beau roadtrip, loin des foules. Après une première visite de Dumfries en 2017, je m’y suis rendue pour une visite un peu plus en profondeur en janvier dernier. J’en ai écrit toute une page dans le journal l’Alsace, dont vous pouvez voir l’article principal juste ici.

VisitScotland, que je remercie au passage pour m’avoir envoyée explorer cette région dont on ne parle pas trop, avait fait une petite vidéo toute en douceur sur Dumfries & Galloway que je vous partage en guide d’introduction.

  • C’est très près de Glasgow, et pas trop loin d’Edimbourg

Je commence par le pratico-pratique : en atterrissant à Glasgow ou Edimbourg, il est vraiment facile de s’échapper vers le sud du pays. En arrivant d’Edimbourg, il peut être ingénieux de visiter également la région des Borders avant de fuir vers l’Ouest. Mais sinon, Dumfries, la capitale de la région de Dumfries & Galloway n’est qu’à 1h45 d’Edimbourg en voiture et à 1h30 d’Edimbourg.

Si vous optez pour les transports en commun, j’espère que vous aimez les longs bus : près de 3 heures dans un bus de ville pour rejoindre Dumfries depuis Edimbourg. Pour Glasgow, ça va : 1h30 de train encore une fois. On vous recommande d’avoir votre propre véhicule, pour profiter pleinement des petits recoins secrets de la région…

  • Il y a des châteaux en ruines

Incroyable mais vrai : le sud de l’Ecosse est truffé de châteaux en ruines. La raison est simple : Dumfries & Galloway et les Borders étaient de véritables zones tampon absorbant les régulières attaques du voisin anglais. Sans cela, les clans rivaux s’occupaient de se voler dans les plumes sur un rythme constant, s’assurant que les razzias suivaient bien les reconstructions.

Le château vraiment immanquable, c’est le beau, l’élégant, le poétique Caerlaverock Castle, le seul château triangulaire du Royaume-Uni. Et apparemment, il n’y en a qu’un seul autre en Europe, quelque part en Italie. C’est vraiment très étonnant à voir. Le château se visite très bien, on peut monter dans ses hauteurs, l’observer sous toutes ses coutures, et faire le tour de ses douves marécageuses pour prendre un peu de recul. Pur spot Instagram, messieurs dames.

Pour observer d’autres vieilles pierres, pourquoi ne pas filer vers MacLellan Castle ou encore Threave Castle. Les châteaux en ruine ne manquent pas dans la région de Dumfries & Galloway…

  • On peut y faire un beau roadtrip le long de l’itinéraire SW300

Si la route North Coast 500 vous fait rêver (à juste titre), il y a un itinéraire « pittoresque » de la même veine à suivre le long de la côte de Dumfries & Galloway. Ca s’appelle judicieusement le SW300 (South West coastal route – 300 miles). C’est tout nouveau, tout beau ! Je n’en ai fait qu’une partie mais j’ai très envie d’aller sillonner la péninsule des Rhins of Galloway, où l’on trouve notamment le joli petit port de Portpatrick.

L’itinéraire peut se débuter et se terminer à Dumfries, si vous souhaitez louer une voiture sur place.

  • Il y a une abbaye en ruine qui s’appelle Sweetheart Abbey

Si vous n’étiez pas conquis jusqu’à présent, voilà le coup de grâce ! Non loin de Dumfries s’érige un squelette de monastère, complètement en ruine, dévoré par la verdure. Ce monument poétique et intemporel porte le doux nom de « Sweetheart Abbey », difficile de faire plus romantique. Elle a été fondée au XIIIe siècle par une puissante femme de la région, Dervorguilla of Galloway, qui ne se remettait pas de la mort de son mari. Elle fit embaumer son cœur et le plaça dans un petit coffre en ivoire, qu’elle garda près d’elle toute sa vie. A sa mort, elle fut enterrée auprès de son mari, avec le petit coffre contenant le cœur. Une étrange histoire d’amour, connue à travers toute la région…

Photo VisitScotland – Kenny Lam

  • On peut visiter Dumfries & Galloway avec Lesley et Mark, deux Ecossais amoureux de la région

Ces deux anciens profs d’histoire sont copains depuis toujours, et je suis vite touchée par leur complicité et leur manière de travailler ensemble, à communiquer par des regards, des sourires et des blagues. Ensemble, ils ont monté Solway Tours et proposent des visites guidées privées à travers la région de Dumfries & Galloway, mais aussi partout en Ecosse. Même s’ils sont uniquement anglophones et travaillent en général plutôt avec un public américain, ça vaut vraiment le coup de visiter la région avec eux, tellement ils la connaissent sur le bout des doigts. Historiens de formation, ils savent mettre en perspective les grands faits historiques de la région, dont certains ont encore une résonance aujourd’hui.

  • On fait le plein de vieilles tombes magnifiques

Ce n’est pas un secret, j’adore les vieux cimetières du Royaume-Uni. Ils dégagent beaucoup de poésie, d’humilité, et sont plongés dans une atmosphère particulière. Dans la région de Dumfries & Galloway, j’ai beaucoup aimé celui de Ruthwell, et aussi celui de Alloway (pardon, c’est en fait dans la région de l’Ayrshire, voisine).

  • On peut vivre la vie de Robert Burns

J’ai toujours été un peu fascinée par le personnage de Robert Burns et je ne cesse d’en apprendre sur lui. Ce poète écossais, né à Alloway en 1756 et a sillonné la région de Dumfries & Galloway. Après avoir vu sa maison natale et le célèbre pont qui inspira le poème Tam’O’Shanter, on peut aussi voir son mausolée à Dumfries et la maison où il a passé la fin de sa vie. Moment spécial pour les grands fans : il y a une vitre où il a gravé son nom à l’aide d’un diamant. Absolument fou.

Je vous ai déjà raconté la vive émotion qui traverse le pays le 25 janvier, lors de l’anniversaire du célèbre Barde. Ce qui m’a plu, dans la région de Dumfries, c’est d’en savoir plus sur sa vie personnelle. Burns est né dans une famille d’agriculteurs, et dès sa plus tendre enfance, il travaillait dans les champs. Son père a tout de même décidé de lui donner une éducation, le soir, tard, après une dure journée de labeur.

  • Dumfries, c’est très rock’n’roll

Chaque année, en janvier, le festival The Big Burns Supper rebondit sur l’univers du poète pour proposer un festival haut en couleur et super dynamique. Cette année, j’y ai retrouvé la jolie Spiegeltent, que l’on voit en général à Edimbourg lors des festivals d’été, et à l’intérieur… Un magnifique cabaret ! Outre les spectacles, il y a des concerts, des expos, bref, on ne s’ennuie pas à Dumfries en janvier. Promis.

  • Il y a du whisky, et on ne peut pas y échapper

La distillerie de Dumfries & Galloway qu’il faut visiter, c’est celle de Annandale. Fermée maintes et maintes fois, elle renaît de ses cendres et proposera bientôt deux whiskies (l’un tourbé, l’autre pas, choisissez votre camp). La distillerie a un vrai challenge devant elle : exister parmi des whiskies et des gins de plus en plus nombreux en Ecosse. C’est une distillerie intéressante à visiter, car on peut tout voir de très près et il y a encore beaucoup de « vestiges » de la première distillerie, détruite aujourd’hui. Je me réjouis de goûter ce whisky dans quelques années !

  • Il y a des villages aux noms imprononçables et aux maisons trop chou

Dernière découverte du week-end : le village de Kirkcudbright. A vos souhaits. Ce petit port a tout ce qu’il faut : un château en ruine, une vue dégagée, et des maisons colorées réellement adorables. J’ai tout simplement eu un bon vieux coup de cœur. Et la prochaine fois que j’irai voyager dans le sud et particulièrement dans la région de Dumfries & Galloway, je compte bien m’arrêter à Wigtown, la capitale des livres en Ecosse. Avec toutes ses librairies et son festival littéraire, ce joli village met la lecture à l’honneur toute l’année. Il est même possible de louer l’une des librairies sur Airbnb pour une semaine et devenir ainsi libraire pour quelques jours. J’adore.