Le Royal Yacht Britannia, parfois affublé d’un tapageur « attraction numéro 1 du Royaume-Uni » est le dernier navire personnel de la famille royale de Grande-Bretagne. Il est caché tout au fond de Leith, un quartier passionnant à Edimbourg que je vous recommande tout autant.

🚩 Si vous voulez acheter vos billets pour visiter le Royal Yacht Britannia, vous pouvez les acheter en avance sur le site de Visit Britain ! Ainsi, pas d’attente et vous pouvez également payer en euros. Pratique ! 🚩

Je choisis une après-midi ensoleillée et douce pour prendre le bus direction « Ocean Terminal » depuis le centre-ville d’Edimbourg. Il faut compter une petite demi-heure de bus depuis Princes Street. Une fois arrivée à Ocean Terminal, je mets du temps à comprendre qu’il faut entrer dans le centre commercial pour accéder au bateau. C’est marrant, l’entrée ressemble vraiment à une boutique…

Britannia

La découverte commence par une série de panneaux explicatifs qui racontent l’histoire du bateau. Fabriqué en Ecosse, à Clydebank, il est le dernier des navires royaux. Il a transporté la Reine et la famille royale un peu partout sur la planète de 1953 à 1997, et finalement, il a été mis à la retraite parce qu’il coûtait très cher. C’est en Ecosse, au port de Leith, qu’il sera transformé en musée. Retour à la case départ ! Je comprends mieux la présence du bateau ici, en Ecosse, où, avouons-le, beaucoup d’Ecossais n’ont que très peu d’intérêt pour la Couronne (et je reste polie).

Une visite étage par étage

Exception faite de l’audioguide à la taille démesurée (j’aurais dû prendre une photo, il est vraiment énorme) qui m’a un peu encombrée, j’ai trouvé la visite très intéressante. J’aime beaucoup, en général, visiter les lieux de vie, les endroits où des choses se sont vraiment passées. Le Britannia en est un. Immense bateau, mais petit espace pour la famille royale et toute sa ruche. L’équipage. Les cuisiniers.

Britannia

La visite commence au sommet du bateau, sur le pont. L’air est vivifiant, et le soleil si présent qu’il me faut plisser les yeux pour comprendre ce que je vois autour de moi : la cabine du commandant, le pont, le petit passage où la Reine faisait coucou quand le bateau entrait dans un port. On peut admirer les trois mâts, dotés d’un petit pic doré. J’apprends en souriant que des pièces de monnaies sont cachées sous ces mâts. Pour les anges, me dit-on. Je crois.

A cet étage, on découvre aussi la Rolls Royce qui servait de temps en temps. Bah oui, si tu veux descendre faire des courses, voyons… C’est fou. L’étage inférieur est consacré à l’équipage : on découvre les chambres des officiers, sous-officiers, leurs mess, leurs salles de bain. Tout le petit monde du navire ne loge cependant pas ici : les petites mains sont reléguées dans les dortoirs de fond de cale…

Britannia

Dans les appartements de la Reine Elizabeth II

La chambre de la Reine (j'avais la même taille de lit en cité U)

La chambre de la Reine (j’avais la même taille de lit en cité U)

Je dois dire que je suis plus familière d’Elizabeth 1ère que de la reine éponyme et bien plus actuelle. Mais ici, à Edimbourg, je ne fais que croiser sa silhouette. A Holyrood Palace, par exemple, et puis là, sur son bateau. Ok, je l’ai cherché… Sous l’étage réservé aux officiers, on découvre un magnifique pont doté d’une véranda, meublée par les époux royaux eux-mêmes. Il est intéressant de voir que, pour aménager ce bateau-là, Elizabeth II a récupéré beaucoup de mobilier du navire précédent. L’esprit récup ! C’est presque étonnant de découvrir ces petites chambres, aux petits lits, qu’occupaient le couple. Tout est simple, assez peu personnel, mais aussi totalement normal. Bon, je fais exception du grand salon aux douze canapés. Petit sourire quand je vois que les pieds du piano à queue sont vissés au sol…

Britannia

Partout, des photos de la famille royale (au sens élargi), dédicacées, ornent les salles de repos. Le Britannia est un lieu où l’on vit. Pourtant, les employés ont consigne d’éviter au maximum de croiser des membres de la famille royale. Comme l’eau et l’huile, deux mondes cohabitent. La salle du dîner est également très impressionnante : nombre de chefs d’états de toute la moitié du 20ème siècle s’y sont attablés. Pour préparer la table, il ne faut pas moins de trois heures. On rigole pas. Et si vous êtes sages, vous avez le droit de garder le menu en souvenir… D’ailleurs le menu est écrit en français. Mais… Euh… Bon, d’accord.

Britannia

Faute d’espace, le formel et l’informel, la personne privée et l’Etat sont très proches, se mélangent presque. Aux yeux de ses invités, la Reine devait sans doute sembler plus proche, sur le bateau, que nulle part ailleurs.

Un bateau de prestige, mais pas que…

Des centaines de voyages à travers le monde, un côté glam, un beau salon… Le Britannia n’est pas qu’un bateau de plaisance, il devait aussi pouvoir servir l’Etat en cas de nécessité. Abriter la Reine en cas d’attaque nucléaire… Le navire abrite aussi un petit bloc opératoire, une immense blanchisserie, il était donc possible de le transformer en hôpital. En 1986, le bateau a par exemple servi à sauver 1000 réfugiés de la guerre civile à Aden.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

On peut aussi voir la salle des machines, où je suis passée rapidement. A noter également qu’un salon de thé, sur l’un des ponts, offre une belle vue sur le port. Je ne m’y suis pas arrêtée parce que je ne l’ai pas trouvé vraiment mignon et que, soleil oblige, il était vraiment plein. Peut-être la prochaine fois…

Pour finir, je recommanderais cette visite aux férus d’histoire et passionnés de la couronne d’Angleterre. Vraiment, c’est un beau lieu, on y apprend plein de choses, tout est très bien présenté. Encore une fois, je fais ce même reproche : c’est trop cher. 16 pounds pour un adulte, c’est quasiment 20 euros. Si la visite prend 1h30, on peut imaginer prendre un thé sur le bateau, y passer l’après-midi. Bon. Peut-être. Mais tout de même, je trouve que ces tarifs (beaucoup de lieux touristiques à Edimbourg sont concernés) rendent l’accès à la culture un peu compliqué.