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Dormir dans une blackhouse, une maison traditionnelle des Hébrides, à Gearrannan, c’est un peu la cerise sur le gâteau de mon aventure hébridéenne. Tout au bout de l’île de Lewis – ou presque – le village de Gearrannan a été préservé à la manière d’un écomusée pour témoigner de la vie dans les Hébrides extérieures il n’y a pas si longtemps que ça. Attention, j’ai vraiment blindé cet article de photos !

Mais d’abord, on récapitule mon petit chemin dans les Hébrides extérieures :

Les Hébrides extérieures, mon aventure insulaire
Tour à vélo de l’île de Barra
South Uist, errements dans une lande délabrée
Le mystère de la sirène de Benbecula
Harris, nous voilà
Les menhirs de Callanish
Le mystère des Chessmen de Uig

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Arriver dans le nord-ouest de Lewis donne l’impression d’être au bout du monde. Le bus serpente lentement sur les routes étroites baignées de soleil et, encore une fois, je suis abasourdie par la pureté des paysages. Etant dépendants du bus, nous décidons de simplement rejoindre le village de Gearrannan, où nous allons dormir, et de faire une randonnée dans l’après-midi. Tant pis pour « The Butt of Lewis », la pointe de l’île, où nous savons pourtant qu’un beau phare nous attend. Ca sera pour la prochaine fois. Notre dernière après-midi sur la côte ouest s’annonce néanmoins pleine de poésie et de belles couleurs.

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Gearrannan, un village figé dans le temps

Si le village de Gearrannan compte également quelques maisons récentes, éparpillées dans les collines, il est surtout connu pour sa collection de blackhouses préservées. Mais c’est quoi, une blackhouse ? C’est ça : une maison de pierre, avec un ventre ronflant et des petites fenêtres. Un toit de chaume bien reconnaissable, une cheminée, et voilà le travail ! Les neuf maisons du « Blackhouses Village » ont été habitées jusqu’en 1974, et ont été les dernières à être abandonnées par leurs habitants, dans toutes les îles de l’ouest de l’Ecosse. Rapidement, la collectivité a pris la décision de les rénover. Aujourd’hui, ce petit village se visite, et on peut même y dormir : soit en louant l’une des maisonnettes, soit en réservant un lit dans l’auberge de jeunesse qui s’y trouve. Parenthèse : quelle idée de génie d’y mettre un hostel ! Ainsi, les voyageurs à petit budget peuvent eux aussi aller profiter de l’endroit.

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A l’hostel de Gearrannan

L’hostel est assez petit : une douzaine de lits au total. La cuisine est très bien équipée et semble neuve lorsque nous y passons, en octobre 2015. Les salles de bain, également, sont en très bon état. Lors de notre arrivée, nous ne nous éternisons pas et nous décidons de partir en randonnée le long de la côte.

Nous faisons d’abord le tour du village : on y trouve un café ainsi qu’un petit musée où nous rencontrons Alex, tisseur de tweed. Il nous montre comment marche son métier à tisser et je suis impressionnée par la puissance d’une telle machine. Et pourtant, c’est un tissus si fin et si détaillé qui en sort… Le doigté du tisseur est hypnostisant, on dirait qu’il danse avec sa machine. Alex nous explique que sa famille compte de nombreux tisseurs, et que le travail du tweed a toujours fait partie de sa vie. Aujourd’hui, il tisse presque par plaisir, et se plaît à parler de son métier aux visiteurs du village de blackhouses.

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Alex ne tisse pas n’importe quel tweed : il fabrique le Harris Tweed, très cher et de très bonne qualité, que l’on retrouve un peu partout en Ecosse, griffé de la célèbre étiquette. Si Alex a l’air heureux, je pense à toutes ses heures passées devant son métier et je lui demande ce qui lui passe par la tête quand il tisse. Interloqué par ma question, il me répond qu’il ne pense à rien, qu’il écoute le rythme du métier à tisser et que c’est bien suffisant. Fair enough.

Illustration – Ben Specklin

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Randonner autour de Gearrannan

En partant du village, nous escaladons une colline qui nous offre une magnifique vue dégagée sur toute la plaine. Fascinée par tant de beauté, je me dis que je pourrais tout aussi bien rester là. Mais ma curiosité l’emporte et nous nous lançons dans une longue randonnée. Tout le détail de la Lewis West Side Coastal Walk est disponible sur Walkhighlands. Nous n’avons fait que la première partie de la marche. Une autre randonnée intéressante par dans l’autre sens, vers Lamisiadair, on la garde pour la prochaine fois.

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C’est un peu une randonnée surprise : le sol, très gorgé d’eau par endroits, se transforme parfois en véritable marécage sans que nous puissons véritablement repérer les zones dangereuses. Nous tentons notre chance sur ce terrain miné et nous en sortons presque secs. Je ris de voir des moutons gambader près des falaises, en totale liberté. Lors de la balade, je crois reconnaître les ruines d’un petit monument, sur un pic qui fait face à une falaise. Je n’arrive pas toujours à dire si je rêve ou s’il y avait vraiment quelque chose. Non, en fait, je crois bien qu’il y avait quelque chose… Et si oui : pourquoi ? Je vous laisse juger.

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A l’arrivée de la promenade, nous tombons sur une magnifique plage. Comme souvent, elle est bordée d’un cimetière. Mais cette fois, c’est un peu spécial : un enterrement est en cours… C’est une scène étrange où je me sens un peu de trop. Mais je prends un long moment sur le sable pour faire mes adieux à l’océan Atlantique.

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Nous remontons alors jusqu’au village par la route, où nous visitons une adorable maison d’artiste. C’est le Blue Pig Studio. Nous rencontrons le mari de la mystérieuse femme qui tient l’atelier – ils ont aussi une petite commode avec des aliments de base pour les marcheurs affamés – qui nous envoie vers un petit port, pour voir le coucher du soleil.

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Nous rentrons alors frigorifiés à l’hostel, pour partager un repas avec nos voisins de la soirée : deux contrôleurs du réseau ferré écossais et un motard australien. Nous discutons tard dans la nuit avant d’aller se glisser sous la couette, tout heureux de dormir dans une maison si belle et si pleine d’histoire.