barra hebrides scotland

L’île de Barra se trouve tout au sud de l’archipel des Hébrides extérieures. Par un dimanche ensoleillé, j’ai pris un vélo pour faire le tour de cet îlot magique !  Barra est une île rondelette avec un petit appendice, Vatersay. Vallonnée mais pas trop, elle se prête bien à un petit tour à valo. Une boucle de 30 kilomètres pour découvrir des plages magnifiques et un aéroport pas comme les autres…

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Castlebay, le centre névralgique de l’île de Barra

Nous arrivons à Castlebay, le gros village de l’île de Barra, juste après le coucher du soleil. Derrière nous, 5 heures de ferry au départ de Oban, dans le calme le plus complet. Seul un dauphin est venu troubler le calme ambiant (ou était-ce moi, en commençant à couiner quand je l’ai aperçu dans l’eau). On sent que la journée finie était ensoleillée : la baie reluit de couleurs nacrée et le calme, autour de nous, est vrombissant. Le grand ferry se prépare à s’endormir, avant de reprendre le large le lendemain à 7h du matin, vers Oban.

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Pour moi, l’émotion est à son comble : j’entre enfin sur les Hébrides extérieures, un moment que j’attendais depuis des mois. On fait quelques pas dans le village et on repère facilement le Dunard Hostel, où nous passerons trois nuits. Nous sommes accueillis par Chris, le propriétaire, qui nous propose tout de go de nous trouver des vélos à louer chez son pote. Comme le lendemain, c’est dimanche, je n’avais pas réussi à trouver de vélos avant 13h de l’après-midi. C’est parfait !

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Nous ressortons manger au Café Kisimul, près du port. Un mix entre cuisine indienne et écossaise assez étonnant, dans ce petit village ! Le facétieux blogueur Robin McKelvie m’avait fait promettre d’y aller goûter des crevettes pakora. C’est chose faite ! Nous discutons avec nos voisins qui nous apprennent qu’un avion décolle le lendemain aux alentours de 13h. Parfait, nous y serons pour assister au spectacle !

Malheureusement, à Castlebay en octobre, il n’y a plus grand chose à faire. Le château est fermé – mais il est beau à voir alors ça me console – et Chris ne peut plus organiser de sorties en kayak. L’autre chose chouette à faire, c’est la visite de Mingulay, un petit îlot qui a été fui par ses habitants au début du 20e siècle.
Dans le village, on peut aussi suivre le petit chemin le long de la baie pour en savoir plus sur l’histoire de l’île et particulièrement l’importance de la pêche au hareng. Au bout du chemin, un petit magasin fabrique son propre toffee, que l’on vous recommande de goûter ! Nous, on s’installe sur nos vélos. Budget : 15 pounds à la journée pour un bon vélo de route. Pas besoin de définir l’heure du retour : on verra bien, relax !

Un village abandonné sur la côte est de Barra

Rien n’est plat sur Barra. Tout monte ou tout descend, selon le sens de la marche. On attaque l’île par l’est, dans le sens antihoraire, en ayant pour idée de faire une petite pause déjeuner à l’aéroport et de se garder les belles plages de l’ouest pour l’après-midi. On ne fait que suivre le soleil…

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Sur le chemin, on essaye de repérer le village de Balnabodach, dont il ne reste que des ruines. En préparant le voyage, j’ai lu que les habitants de ce village ont été forcés d’émigrer au Canada, vers 1850. La famine frappait alors Barra très durement. C’est le lord propriétaire de l’île qui a décidé de simplement envoyer les gens de l’autre côté de l’Atlantique. Ca fait réfléchir… J’ai repris quelques recherches sur ce village à mon retour, parce qu’on m’a aussi affirmé que les villageois sont en fait tous morts de maladie. Mais le site Isleofbarra.com et le site officiel de l’office de tourisme des Hébrides extérieures racontent la même histoire, je reste donc convaincue que les habitants du village ont été sauvagement déracinés de chez eux.

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Alors que nous cherchons les ruines du village, je demande à un monsieur qui répare sa voiture au bord de la route où se trouve le village abandonné. Réponse étonnante :

« No, I don’t know, lass. I’m not a local.
I’ve only been living on Barra for 8 years ! »

« Non, je ne sais pas, petite. Je ne suis pas un local.
Je suis installé ici seulement depuis huit ans ! »

Un aéroport sur la plage

barra hebrides scotlandL’aéroport de Barra est connu pour sa taille minuscule et une sacrée particularité : les avions atterrissent sur une plage ! Comme on est un peu neuneu, on arrive à l’aéroport… par la plage. Un petit monsieur enfourche une voiturette pour nous dire de foutre le camp, on est dans le champ de la tour de contrôle, là ! Oups. On porte nos vélos jusqu’à la route et on entre enfin dans le petit aéroport. On y trouve un petit café sympa, qui sert de la bonne soupe. C’est l’attraction de Barra, l’idée de sortie : venir boire un truc chaud en attendant l’unique avion de la journée.

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L’avion qui atterrit est tout petit : à peine une douzaine de passagers en sortent. Et peu après, une grappe d’autres voyageurs prennent leur place. L’avion effectue un petit demi-tour et le voilà parti vers Glasgow. Je n’ai qu’une envie : prendre place, un jour, dans l’un de ces petits avions aux couleurs de l’Ecosse. C’est dingue : depuis 80 ans, ces petits avions atterrissent sur Barra et « rapprochent » considérablement l’île du « continent ». Voici la vidéo que j’ai publié sur notre page Facebook :

Face à l’Atlantique…

Après la petite pause à l’aéroport, nous découvrons enfin la façade ouest de l’île. Mes jambes commencent sérieusement à fatiguer mais je ne lâche pas, folle d’envie de voir ce qu’il y a après le prochain virage. Et là, il y a… Une plage. La plage. Je commence à comprendre que ces plages si différentes et si semblables aussi vont continuer à s’empiler sous mes yeux, jour après jour. Et pourtant, je me souviendrai de chacune d’elles.

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L’après-midi se prolonge. On aperçoit des phoques, tout près d’un camping vide. Et on sent que l’on se rapproche peu à peu de Castlebay, mais de l’autre côté. Si on avait été vraiment sportifs, on serait allés du côté de Vatersay, la petite péninsule. Mais on préfère rentrer à l’auberge reposer nos mollets éprouvés. C’est mérité.

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Coucou le phoque dans l’eau turquoise !

Coincée sur Barra ?

On l’avait remarqué : les derniers kilomètres ont été particulièrement difficiles. Le vent, ce dimanche après-midi, s’est levé avec fracas. Le vent s’est levé et on ne l’arrêtera plus. C’est vraiment nouveau pour moi : l’omniprésence du vent. J’ai connu deux ou trois bourrasques, mais un flot ininterrompu, fort, sifflant, c’était nouveau. Et puis ça fait du bruit, en plus. Comme si une bouilloire bouillait à l’infini.

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Les gens parlent de ferries annulés, de vols menacés. Certains blaguent sur les réserves de bière. On rit jaune : je vois soudain mes deux semaines dans les Hébrides extérieures se réduire à une longue attente sur Barra. Après tout, pourquoi pas ? Je pourrais apprendre à vider des harengs.

Heureusement, après une journée d’incertitude, on apprend que les ferries sont sur le point de reprendre leur circulation et on attrape le seul bus du matin vers le petit embarcadère du nord de l’île. Direction Eriskay, la porte d’entrée de South Uist.

Suite au prochain épisode. Mais si je devais chuchoter quelques mots à l’oreille de l’île de Barra ce serait sans doute :

« Je reviendrai, jolie Barra… Et pourquoi pas dans un petit avion ? »

Castlebay

En attendant, on remercie VisitScotland qui nous a donné des ailes (ou plutôt un pass Spirit of Scotland pour aller partout partout et je vous raconterai bientôt où, comment et pourquoi, d’ailleurs en faisant mon petit lien je me rends compte que les pass sont moins chers jusqu’au 31 mars ! Youhou !) et Scottish Independent Hostels qui nous a ouvert les portes d’hostels mignons comme pas permis !

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