glasgow clyde

Cette chronique aurait pu s’intituler « Comment ça, c’est déjà vendredi ? » tellement les jours passent vite. Cette semaine, j’ai fait le plein d’idées à VisitScotland Expo, j’ai guidé dans le brouillard, je me suis plongée dans le Moyen-Âge dans les Borders, j’ai soufflé de soulagement après l’extension du Brexit et j’ai fait mon premier smoothie. Pas trop mal. 

Penser à l’avenir en Ecosse malgré tout

Ces dernières semaines, déjà bien stressantes côté boulot, l’ont été encore plus du fait des continuels changements à propos du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’UE, qui était programmée pour le 29 mars initialement. Après une première courte prolongation qui nous faisait courir le risque de sortir de l’Europe sans accord, aujourd’hui, 12 avril, nous avons appris mercredi soir que plus de temps serait accordé au Royaume-Uni. Ma première réaction : un immense soulagement. On en reparlera plus tard, je pense, mais le Brexit a aussi un immense impact psychologique sur tout le monde ici, même vu de mon petit trou de souris. Un sujet que j’ai abordé avec pas mal de monde récemment. Cette angoisse discrète mais toujours présente est aussi ce qui me pousse à ne pas faire, pour le moment, les démarches pour obtenir le « pre-settled status » ou « settled status » que certains se sont dépêchés de faire – et je le comprends, surtout en cas de no deal. Maintenant que la date du Brexit a été repoussée au 31 octobre, j’ai le plaisir de repousser toutes ces questions stressantes à plus tard.

whisky row

Dans cette ambiance un peu étrange, je me suis rendue à VisitScotland Expo, un grand salon du tourisme organisé chaque année par VisitScotland. Pour moi, en tant que blogueuse, c’est un formidable moyen de rencontrer les acteurs du tourisme en Ecosse et surtout, de faire le plein d’idées. Toutes les régions sont représentées, ainsi que plusieurs distilleries, des entreprises, des associations… J’aime bien l’ambiance car tout le monde est vachement sympa, détendu, accueillant. Le but premier des exposants est de proposer leurs destinations aux tour operators, les invités principaux du salon, qui pourront ensuite intégrer plein de nouvelles activités aux voyages qu’ils proposent. Mais les exposants sont aussi contents de discuter avec des créateurs de contenu, et ça c’est cool. Cette année, c’était également intéressant de voir l’événement avec ma casquette de guide indépendante, car j’ai pu parler avec des personnes travaillant dans des lieux où je me rendrai, cet été, avec des groupes. Des discussions un peu plus techniques, mais tout autant intéressantes ! Ce fut également l’occasion d’en apprendre plus sur le thème de l’année 2020 proposé par VisitScotland : Coasts and Water, côtes et eaux. Un thème super inspirant ! Beaucoup d’événements seront organisés en lien avec cette thématique, qui permet aussi d’aborder plein de choses : l’importance de la nature, les sports en extérieur, et même… le whisky, water of life, après tout !

Être guide en Ecosse, c’est être résistant à tout

Ma semaine de « guide » fut également intéressante : j’ai eu des visites samedi, dimanche, lundi et mardi, certaines se sont déroulées dans le brouillard le plus épais que j’ai pu voir dans ce pays, et d’autres sous un grand soleil. Chaque jour, j’en apprends plus sur ce métier passionnant. On peut dire que cette semaine, j’ai eu plusieurs occasions de m’adapter au mieux aux groupes ou familles que j’accueillais, selon leur âge, leur condition physique, et leur humeur. J’ai accueilli un groupe de collègues de région parisienne qui, malgré le brouillard et le froid, ont su vraiment tirer parti de la ville d’Edimbourg et ont préféré rire de la météo capricieuse plutôt que de critiquer. De l’humour, il m’en a fallu aussi quand j’ai essayé de décrire la façade du château d’Edimbourg, qu’on ne voyait pas à 20 mètres, ou encore les volumes de Arthur’s Seat. Remarque, ni moi ni les participants n’oublieront cette visite !

greyfriars cemetery

En prévision des séjours longs cet été, j’ai acheté un pantalon imperméable. Ceux qui me connaissent et qui savent donc que je ne porte que des robes ou des jupes doivent rigoler derrière leur clavier… Mon équipement de « guide qui résiste à tout » s’élargit : récemment, j’ai récupéré un atlas de l’Ecosse, un petit compteur manuel (pour les gros groupes), et, comme d’habitude, des bouquins…

Phase de recherche : les Borders, les abbayes, les Guerres d’Indépendance…

N’oublions pas qu’avec tout ça, je vais toujours à l’école ! Maintenant que j’ai « validé » les épreuves de guidage à Edimbourg et aussi, vite fait, réussi ma dissertation d’histoire médiévale, j’attaque un autre morceau : les Borders, pour apprendre à guider à la campagne. A moi les moments de solitude à la tête du minibus quand, autour de moi, s’étendent des kilomètres de champs, parfois parsemés de moutons…

melrose drybrurgh abbey

Voici donc les nouvelles thématiques que je creuse (je vous en parle, on sait jamais, vous aurez peut-être des liens, des livres à me conseiller… ) : l’agriculture en Ecosse (oui, je vais devoir apprendre à différencier les espèces de moutons), l’histoire des grandes abbayes des Borders (Melrose, Jedburgh, Dryburgh et Kelso), et l’histoire générale du Sud de l’Ecosse, balayée par les nombreuses attaques anglaises au Moyen-Âge. Pour commencer, ce week-end, je vais devoir guider un petit groupe d’étudiants durant quelques moments, dans ces abbayes. Ce n’est qu’un entraînement, mais j’essaye de me préparer au mieux.  Demain, sur Twitter et Instagram, il est possible que je partage des photos de ma journée dans les Borders ! On dirait même qu’il va faire beau…

A lire et à écouter cette semaine quand on aime bien l’Ecosse !

  • Elephant Sessions vient de sortir un nouveau single, en prévision de leur album. Ca s’appelle What Makes You et ça met la patate ! Allez, c’est la bande son du jour…

 

  • Le quatrième épisode du podcast Ecosse Toujours – oui, il y a une petite update Brexit faite par Assa de Kiltissime – est en ligne ! Cette semaine, on vous parle de sciences, à la sauce écossaise : les grandes découvertes historiques comme les scientifiques qui font l’Ecosse aujourd’hui. D’ailleurs, le Festival des Sciences est en cours actuellement, dépêchez-vous, ça finit le 21 avril ! Les précédents sont à découvrir ici.

  • J’ai fini de lire La Disparition d’Adèle Bedeau par Graeme Macrae Burnet, un polar qui se déroule à Saint-Louis, dans le sud de l’Alsace (en gros : chez moi). C’était une lecture surprenante et intéressante, qui vous plaira si vous aimez les policiers type Simenon, où tout est dans l’ambiance. Je me suis très vite attachée aux personnages, un peu  tristes, un peu intriguants. Je suis contente d’avoir réussi à finir un roman, cette année, c’est plutôt difficile pour moi de lire. Mais là, il le fallait, car j’interviewe Graeme la semaine prochaine à Glasgow. Il est invité par le Forum du Livre de St-Louis en mai prochain, et j’écris donc un petit article pour le journal l’Alsace à cette occasion. N’hésitez pas si vous avez des questions !

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