Nous sommes voisins, nous sommes Européens, et pourtant, des petits détails de la vie quotidienne en Ecosse nous ont intrigués. Et on a envie de les partager. Cette liste, vous vous en doutez, n’est qu’un début. Et toutes les propositions ne sont pas nécessairement écossaises au sens strict… C’est juste un reflet de nos impressions. Et si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à partager ! On vous invite également à lire la collection de fun facts made in UK de Lucie du blog My tour du globe.

A la maison

  • Le double-vitrage, c’est surfait

La constatation se fait rapidement : un grand nombre de logements et de bâtiments sont équipés d’un vitrage simple et plutôt vieux. Résultat, on sent souvent les courants d’air, et pas mal d’endroits sont surchauffés. On ne sait pas pourquoi : peut-être qu’il est très cher, ici, de refaire les fenêtres. Pourtant, les économies de chauffage seraient immédiates…

  • L’eau tiède n’existe pas

Le matin, les yeux collés, tu as le choix entre l’eau bouillante ou l’eau gelée. Sinon, tu peux aussi choisir de tranquillement boucher le lavabo, et te préparer un petit bassin d’eau tiède. Mais si tu es pressé, il faut faire un choix. Observé dans… 80% des salles de bains. Et on ne parle pas de l’absence quasi-automatiques de prises électriques et des chasses d’eau foireuses.

  • Les boites aux lettres, mais pour quoi faire ?

Dans beaucoup d’immeubles, dont le nôtre, le facteur fait de l’exercice : il n’y a pas de boîte aux lettres au rez-de-chaussée mais chaque appartement a sa petite fente dans la porte. Du coup, pas besoin de mettre de nom, il suffit de bien indiquer le numéro d’appartement. Au bout de quelques mois, on commence à s’habituer à entendre des bruits d’enveloppes qui s’écrasent parterre et à découvrir la récolte du jour en rentrant, à la fin de la journée. On trouve même ça chouette, d’avoir des petites surprises qui surgissent…

Au bar

  • La pinte, unité de mesure de base

Tu ne précises pas, c’est une pinte que tu auras. C’est ainsi. Et si tu as envie de la jouer sobre, tu commandes simplement une demi-pinte (on te la sert, hein, mais on te fait répéter avant parce que c’est bizarre), eh bien tu la recevras… Dans un verre minuscule. On comprend alors qu’en France, les verres de demis, plus élancés, donnent moins cette impression de « gobelet pour enfant ». Et la demi-teinte coûte réellement la moitié d’une pinte. Donc pas de regret à recommander si on a sous-estimé sa soif. A la vôtre !

  • La crème hydratante dans les toilettes, on adore !

Est-ce à cause du froid ? Ou juste de l’amour en pot ? Dans plusieurs bars, à Edimbourg,  les lavabos sont équipés de savon mais aussi… de crème hydratante. On adore.

  • La battle des ardoises humoristiques

C’est un grand classique anglo-saxon : les pubs sont souvent accompagnés d’une ardoise donnant à la fois le menu et… une petite vanne. Certains mettent en avant un prénom par jour. Si c’est le vôtre, coup de chance, vous gagnez une boisson chaude !

Sortir

  • Feux d’artifice intempestifs

Edimbourg doit avoir un partenariat avec je-ne-sais-quelle-compagnie de feux d’artifice. Il est rare d’avoir un évènement qui ne s’accompagne pas d’un feu. La haute saison est pendant le mois d’août bien sûr : pendant le Military Tattoo, tous les soirs, le Château est sous les feux de la rampe avec le grand final qui est un véritable spectacle pyrotechnique d’une petite heure accompagné d’un orchestre philharmonique. Meilleur point de vue à mon avis : Frederick Street.

Il n’est pas rare à Halloween de voir quelques étincelles éclairer le ciel de la ville grâce à Beltane Fire Society, association qui fait la part belle aux fêtes païennes telles que Samhuinn ou Beltane (Original).

Il y a bien sûr le 5 novembre. Mais si, rappelez-vous, remember remember, the fifth of November… Natalie Portman la tête rasée, le masque des Anonymous. Bon à l’origine c’est un complot en 1605 au cours duquel Guy Fawkes et une bande de catholiques voulaient faire exploser le Parlement à Londres. Tous les ans, cette semaine est rythmée de feux d’artifice, qu’ils soient allumés dans les jardins, les quartiers ou les stades. Coup de coeur pour le feu d’artifice du stade de Meadowbank.

Et puis pourquoi ne pas allumer les décorations de Noël de Georges Street avec un feu d’artifice aussi ?

Pour entamer les festivités de Hogmanay, le 30 décembre, un véritable serpent de feu composé de milliers de torches circule à travers la ville pour finir sur Calton Hill. Et cette année, nous en serons ! Armez-vous d’un thermos et direction les Crags pour un superbe spectacle. Le point de rendez-vous de tous les photographes.

Une année ne pourrait se finir en beauté sans un véritable compte à rebours. 21h, 22h et 23h puis deux feux d’artifice en simultanée à minuit, un depuis le Château, l’autre depuis Calton Hill.

  • Les événements en plein air omniprésents

Toute la beauté réside dans la contradiction. Edimbourg est une ville venteuse et froide, il ne faut pas se mentir. Pas tous les jours, pas sans cesse. Ce ne sont pas des grosses pluies qui durent longtemps mais elles existent. Alors se spécialiser dans les événements de rue ne serait pas la première idée qui vient en tête. Et pourtant, le plus grand festival de rue, le Fringe, se passe quand même à Edimbourg. Festival de cinéma à Saint Andrew’s Square, festivals de street food un peu partout dans la ville à n’importe quelle saison, spectacles ponctuels sur la Royale Mile, garden party du Nouvel An dans les jardins de Princes Street… C’est partout et tout le temps ici, et ça rend les balades tellement agréables !

  • Les mix incongrus de cuisine

Vous avez envie de manger à l’extérieur, mais vous ne savez vous mettre d’accord sur l’italien ou le chinois ? Pas de soucis, ici de nombreux restaurants proposent au moins deux types de cuisines différentes. En vrac, nous avons déniché : italien-écossais chez Contini, caribéen-provençal chez Riverlife,… La chaîne Cosmo sert à peu près tous les types de cuisine. La palme revient tout de même à la Maison Bleue, restaurant qui mixe français, écossais et marocain. Et parfois les trois dans le même plat !

  • Dîner en famille ?

Je ne me suis jamais posée la question de savoir si les restaurants étaient child-friendly. Ça me paraissait évident et je n’en ai jamais eu le besoin. Alors j’étais assez surprise quand ma soeur a débarqué avec ses trois enfants et m’a demandé des adresses de restaurants qui acceptent les enfants. Gneuh ? En fait, la plupart des petits pubs n’acceptent pas les enfants. Les pubs un peu plus grands peuvent les accepter de temps en temps mais uniquement jusque 20h. Quant aux restaurants, c’est parfois la même chose, jusque 20h. Il faut chercher les panneaux « Family welcome » sur la devanture. Mais au risque de faire grincer des dents aux parents, les pubs sont plus souvent « dogs-friendly » que « families-friendly ».

Dans la ville

  • Les bâtiments illuminés pour toute occasion

Peut être est-ce l’habitude des festivals ou la faible luminosité pendant la partie hivernale de l’année, mais les bâtiments de la ville sont illuminés d’une manière plus vivante qu’ailleurs. Aucune occasion n’est manquée pour changer les couleurs pour faire écho à un contexte particulier. Le Jenners sur Princes Street s’habillera ainsi de rouge pour le Poppy Day, de bleu pour le Saint Andrews Day, le chateau change souvent de couleur et organise des référendums sur les réseaux sociaux pour que les habitants choisissent. Jamais une vie nocturne de la ville n’est vraiment la même. Et ça, on aime.

  • Trouve le bureau de poste, si t’es si malin

Bon alors déjà, le bureau de poste de nos jours, honnêtement, on en a pas l’utilité quatre fois par jour. Autant on reçoit des paquets tous les jours mais on envoie plus trop de lettres, soyons honnêtes. Mais alors quand il s’agit d’en trouver, ça devient une aventure. La plupart des bureaux de poste de quartier étant en général un peu au fond des petites épiceries de quartier. Il faut repérer le sigle rouge, assez discret. En général, dans une petite cabine toute droit sortie de l’ex URSS. Sauf pour l’amabilité. Toute écossaise.

  • Traverser le carrefour en diagonale, jeune piéton, tu pourras !

Traverser la route, une belle aventure. Déjà pour toi lecteur non britannique parce qu’il faut regarder d’abord à droite, puis à gauche. Dans le centre-ville, c’est noté sur le sol parce que les touristes oublient. Ou sont trop occupé à regarder partout.

Tu ne devras pas oublier d’appuyer sur le bouton si tu veux que le feu des piétons s’allume pour toi et aux carrefours, tu te rendras compte que tous les piétons traversent en même temps. Pour éviter de se prendre les voitures qui tournent évidemment. Il est donc possible (et plus rapide) de traverser en diagonale. C’est un peu flippant quand toutes les voitures t’attendent en faisant rugir leur moteur mais tu as le droit. Tant que le feu sonne. Lorsque la sonnerie s’arrête, l’un des deux va passer au vert et là, cours.

  • Les gratte-boue

Devant les belles façades géorgiennes de la New Town, sur ou en bas des escaliers, tu remarqueras souvent un petit arc de métal qui dépasse d’une marche proche des grilles. Peut-être te demanderas-tu ce que c’est, pendant des mois, comme nous. On va te faire gagner du temps. C’est un gratte-crotte. Il permettait d’essuyer ses chaussures pour enlever les merdes de cheval qui ornaient les routes. Miam.

 

La vie quotidienne

  • Dîner tôt

Oubliez tout de suite tout ce qu’on vous a appris sur le bienfait des repas à heure fixe avec petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner. Ici, à 16h, ce n’est plus l’heure du thé et des petits gâteaux, mais de la pinte avec les collègues. Alors à 18h, tout le monde à table. Les Écossais mangent tôt. Très tôt. Trop tôt ? C’est d’ailleurs assez étonnant pour une capitale de voir que les restaurants finissent de servir vers 23h. Et certains pubs prennent la dernière commande de nourriture à 19h. Gloups ! Conséquence : quand vous êtes invité pour le thé à 18h, attendez-vous à vous retrouver à manger avec vos hôtes. Et ne soyez pas surpris de voir des gens ivres dans la rue à 22h, dites-vous seulement qu’ils sont au pub depuis 17h.

  • Heures de fermeture

Pour les bières, pas la peine de se presser. Par contre, pour les salons de thé et les lieux culturels, mieux vaut garder un oeil sur la montre : beaucoup d’entre-eux ferment à 16h ou 17h. Souvenir : un trajet tout le long du Royal Mile, où, après une sortie du Clarinda’s Tea Room à 16h30, impossible, ou presque, de visiter le moindre musée ou la moindre église. Une simple habitude à prendre.

Cela dit, la majorité des magasins sont ouverts le dimanche.

  • La météo dans les discussions

Ils sont Ecossais. Ils ont parfois vécu toute leur vie en Ecosse. Ils sont forcément habitués à la rudesse de la météo parfois peu clémente (*Soupire en regardant par la fenêtre*). Et pourtant la météo est omniprésente dans les discussions ! Et je ne vous parle pas des discussions on-brise-la-glace en attendant le bus. Non, partout, tout le temps, avec tout le monde. Les gens ici parlent de la météo, s’en étonnent, s’en plaignent, s’en foutent… Mais ils en parlent. C’est vraiment très drôle de se rendre compte que malgré les années, les habitants de l’Ecosse arrivent encore à en discuter.

  • Au bureau, tous amis ?

Forcément, quand on parle anglais, le cruel dilemme de choisir entre le vouvoiement et le tutoiement disparaît. Mais tout de même, il est surprenant quand on reçoit un mail des impôts commençant par « Dear Camille, How are you today ? » et finissant « Wish you a lovely day, cheerio ! ». Niveau sympathie, je dois dire qu’ils font très très fort par ici. Finis les Monsieur-Madame et bonjours les prénoms et autres petites politesses ma foi fort agréables. Les rapports ici sont beaucoup moins formalisés qu’en France et beaucoup plus sympas. Pas besoin de se crisper à l’idée d’aller remplir des papiers administratifs quelconques, vous serez la plupart accueillis de manière adorable et vous pourrez taper la discute avec la personne au guichet qui vous demandera comment vont la famille, les amis, le poisson rouge, et vous avez vu le temps aujourd’hui, et ma petite fille qui va à l’université machin et pour les vacances bidules…

Et il n’est pas rare de vous retrouver dans les bras de votre patron/collègue/banquier/… Parce que oui, ici, la bise est beaucoup trop intime donc on se fait des accolades à tout va. Beaucoup moins envahissant, n’est-ce pas ?

 

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