Quand l’odeur du feu de bois se mêle à celle de la mer. Quand les mouettes se font plus présentes, plus sonores – elles sont sur leur territoire. Quand les menus proposant des fruits de mer font légion, près du port. J’aime profiter de la mer, des petites villes côtières, en Ecosse. C’est encore très exotique, pour moi, de vivre près de la plage. La mer du Nord, qui plus est. Cet automne, j’ai profité de quelques jours de liberté pour découvrir deux petites villes accrochées à leur port, tout près d’Edimbourg. J’ai nommé Dunbar et North Berwick, accessibles en une demi-heure en train depuis Waverley Station.

La John Muir Way comme trait d’union

Voilà un nom qui revient beaucoup à Dunbar et North Berwick : John Muir. Né à Dunbar, il part aux Etats-Unis à 11 ans avec sa famille en 1849 et il devient célèbre pour ses récits de voyage et ses considérations sur la nature et sa préservation. « Forever a Scot », dit la plaque qui lui est dédiée à Dunbar. Donc voilà. J’ai fait la connaissance de la star locale.

Un chemin de randonnée de plus de 200 kilomètres porte son nom, la John Muir Way. Elle va de la côte ouest à la côte est. La dernière section de ce chemin est tracée entre North Berwick et Dunbar, et s’étire sur 24 kilomètres. Si vous avez 5 heures devant vous et de bonnes chaussures, pourquoi ne pas essayer ? Il est toujours possible de revenir en bus.

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Dunbar : familles, ruines et bonbons

Les amis qui m’accompagnent à Dunbar me préviennent : « tu verras, c’est une petite ville très axée famille, il y a plein de parcs et d’aires de jeux ». Le soleil brille dès le matin, la demi-heure de train file à la vitesse de l’éclair et nous voilà déjà dans la rue principale de Dunbar, où je flashe sur ce joli banc fleuri et DIY.

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Je me plais à découvrir une commune charmante, de taille agréable, au front de mer vraiment sympa. Ca se calmera peut-être un jour (même si j’en doute) mais pour le moment j’adore observer les maisonnettes bicolores, les salons aux baies vitrées béantes, les intérieurs écossais…

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Près du port, je découvre les ruines du château de Dunbar, piste d’atterrissage de centaines d’oiseaux au printemps. C’est tranquille. On pousse la balade le long de la côte, on se moque de l’immense piscine municipale posée là, en plein milieu d’un paysage qui n’en n’avait pas besoin, et on s’arrête déjeuner à The Rocks. Je goûte un plat de poisson, très bon et très frais, en me félicitant secrètement de ne pas avoir commandé le fish and chips qui est vraiment (vraiment) énormément copieux. Le staff est sympa, les pièces magnifiques, bref, c’est un peu excentré mais croyez-moi, vous aurez besoin de la balade digestive au retour…

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De Dunbar, je me souviendrai des ciels magnifiques à la fin de la journée, des espaces verts un peu partout et aussi… Des champignons. Ils paraît qu’ils sont habités par des fées.

Une journée à North Berwick, avec un peu de boue…
mais de très beaux oiseaux

Lorsque j’étais à  Aberlady, il y a quelques mois, on m’avait assuré que North Berwick, un peu plus loin sur la route, valait le détour. Curieuse, je m’y suis donc rendue dès que l’un de mes jours de repos correspondait à un jour de soleil. Pour y aller sans voiture, facile : on peut prendre le train (30 minutes, 6,80 livres l’aller-retour en « off peak ») ou le bus (1h, 4 livres l’aller, me semble-t-il). Le trajet en train est charmant, surtout qu’on devine de loin la masse de the Law, la colline pointue qui domine North Berwick.

Prendre de la hauteur

En arrivant, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’oeil à la mer. Toujours un moment d’excitation gamine pour moi. Et ici, à la différence d’Edimbourg, il y a même des vaguelettes ! C’est la mer du Nord, attends. Bon, plusieurs options s’offrent à moi : aller découvrir le Seabird Observation Centre, flâner, ou alors grimper the Law, la colline de 180 mètres qui domine la ville. Assez peu confiante (à tort) sur le soleil, je décide de tenter l’ascension direct. Oui mais : je ne sais pas par quel côté attaquer. Le passage à l’office de tourisme est un échec, il n’y a personne, juste trois tableaux d’information. Bon. Je marche en direction de la colline et demande leur avis à deux passants. La première dame, plutôt âgée, me dit que l’ascension est super simple, peut-être un peu glissante. Confirmé par un autre monsieur qui me dit que j’y arriverai sans souci. Il me donne les indications (il faut attaquer par le flanc est, après un petit parking) et c’est parti. J’avais oublié un détail : on vient juste de sortir d’une grosse tempête, qui a visiblement transformé la colline en un grand toboggan de boue. Mais ça, je ne le vois qu’à mi-chemin, à l’endroit où tu te dis « boh je vais pas m’arrêter là », ce qui aurait été acceptable si j’avais eu (au moins) des chaussures de marche. Mais non, je suis une grande naïve, et je continue à escalader de manière guillerette. Le vent est encore très fort, mais c’est de plus en plus beau à mesure que l’on prend de l’altitude.

J'y suis presque... Je crois.

J’y suis presque… Je crois.

Arrivée en haut, je ne suis pas peu fière de ma prouesse. La vue est splendide, il y a une vieille ruine (vive les ruines) et même… Une grande mâchoire de baleine. Je la touche, je doute qu’elle soit vraie. J’apprends plus tard qu’en fait la mâchoire originale a pourri et a été remplacée par une copie. Drôle quand même. Une petite borne poétique me donne du courage…

La descente est bien plus ardue : ça glisse énormément, c’est très boueux et le vent n’aide en rien. Mais je ne regrette pas l’ascension, la vue était vraiment limpide, on domine vraiment toute la région après une petite demi-heure de grimpette.

Coucou les bébés phoques

Deuxième étape phare de la journée : la visite du Scottish Seabird Centre ! Un paradis pour ornithologues en herbe. Déjà, pendant ma visite de la ville, je n’ai vu que des oiseaux curieux et jolis. Comme cette troupe, croisée dans un parc…

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Le Scottish Seabird Centre gère une dizaine de caméras réparties sur les quatre îles proches de North Berwick. Du coup, on est au plus près des espèces sans que celles-ci soient gênées par les visiteurs. A certaines périodes de l’année, les oiseaux envahissent les îles pour y élever leurs petits. Lors de ma visite, au mois de décembre, il y a peu d’oiseaux mais… Plein de bébés phoques ! La caméra implantée sur l’île de May m’en fait découvrir une bonne vingtaine. En tout, ils sont 4000. Pas mal, non ? Au début de l’année prochaine, ils repartiront, dans le reste du Royaume-Uni ou vers la mer Baltique. Et attention aux orques en chemin…

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J’ai braqué la caméra sur ce bébé phoque qui fait la sieste…

Durant la belle saison, il est aussi possible de faire des tours en bateau pour s’approcher de Bass Rock et  observer les oiseaux. Pas pour moi du coup, mais je suis bien contente avec mes phoques gras endormis sur les plages de galets, qui semblent toujours être gênés par un truc. L’exposition du centre est très ludique, tout est pensé pour les petits, et les guides sont adorables. J’y reviendrai avec plaisir. Mais comme le jour tombe, je vais boire un petit chocolat au salon de thé Buttercup avant d’aller m’affaler dans le train. Il est 16h30, le solstice d’été approche, il fait déjà nuit noire.

North Berwick : 

J'y suis presque... Je crois.

J’y suis presque… Je crois.

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Dunbar :