Qui n’a jamais entendu parler de Trainspotting ? Sorti en 1996, ce film de Danny Boyle met à l’écran le génial roman éponyme d’Irvine Welch. Et parce que ces dernières semaines, on tombe sur un tournage de « Trainspotting 2 » à chaque coin de rue, on a eu envie de se replonger dans ce film mythique.

Edit : voici la première bande annonce de Trainspotting 2, annoncé pour le 27 janvier !

Trainspotting, reflet d’une Ecosse un peu bizarre

La première fois que j’ai vu Trainspotting, je suis restée interdite. J’étais lycéenne, c’était une soirée d’été, il était tard et cette cassette vidéo fut malencontreusement glissée dans un magnétoscope comme on en fait plus. Je n’ai qu’un souvenir très flou de ce premier visionnage, mais c’est sans doute la première fois que j’entendais parler d’Edimbourg et que mes oreilles se délectaient de l’accent écossais. Je me souviens que le titre du film m’avait interloquée, et que j’y ai repensé pas mal après. Le titre québécois ne m’a pas vraiment aidée à comprendre : Ferrovipathes. Oui.

Lors de mes premiers voyages en Ecosse, ma copine Julie m’a prêté le roman original d’Irvine, en anglais. J’ai essayé, puis réessayé, puis capitulé. Bien trop d’argot pour moi. Je suis alors passée à la version française. Tel un clin d’oeil, à Edimbourg, je découvre une citation gravée dans la table centrale de l’auberge de jeunesse The Baxter, auberge que je gère aujourd’hui :

By definition, you have to live until you die. Better to make that life as complete and enjoyable an experience as possible, in case death is shite, which I suspect it will be.

Depuis, j’aime voir et revoir ce film, lire des petites infos croustillantes (saviez-vous que Irvine Welch, à la manière de Hitchcock, joue un petit rôle dans le film ?), et de temps en temps, je me replonge dans la bande originale qui est vraiment, vraiment géniale.

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Pour vous la faire courte : Trainspotting, c’est l’histoire de quatre héroïnomanes paumés qui vivent à Leith, le quartier portuaire d’Edimbourg, et qui ne savent pas bien quoi faire de leur vie. Parmi eux, Renton, incarné par Ewan McGregor, chômeur, porte un regard désabusé mais plein d’humour sur sa situation. Aidé par une ado naïve et – il faut le dire – ses parents inquiets, il décide de reprendre sa vie en main, à la fois aidé et freiné par ses amis junkies. Je ne vous en dis pas plus : si cela vous intrigue, vous pourrez toujours louer le DVD à la médiathèque.

Une Ecosse en crise

Une oeuvre artistique qui parle d’une Ecosse en crise, d’une Ecosse pauvre, d’une jeunesse perdue, ça nous change des Braveheart et des glorieuses histoires des Highlands. C’est lucide et éclairant. Et le risque pris est récompensé : le film a eu tant de succès qu’aujourd’hui, on peut encore suivre des visites guidées sur la thématique « Trainspotting » à Leith.

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Le coup de gueule de Renton (Ewan McGregor) lors d’une sortie à la montagne est d’anthologie. « It’s shite being Scottish », crie-t-il a ses potes, en dénigrant son propre pays durant une longue tirade. C’est hilarant mais aussi très gênant… Et pourtant, cette scène, dans un magnifique décor des Highlands, honore en réalité l’Ecosse. Et c’est ça, la force de Trainspotting.
Désolée, je n’ai pas trouvé de version sous-titrée…

Edimbourg, suggérée mais peu montrée dans Trainspotting

Si l’intrigue se déroule dans le quartier de Leith, où je vis aujourd’hui, très peu de scènes ont finalement été tournées à Edimbourg même. Il y a bien sûr la célèbre scène de la course-poursuite qui ouvre le film de manière puissante, avec la citation du livre qui va bien et que vous retrouverez sur pas mal de t-shirts, en ville.

Choose Life. Choose a job. Choose a career. Choose a family. Choose a fucking big television, choose washing machines, cars, compact disc players and electrical tin openers. Choose good health, low cholesterol, and dental insurance. Choose fixed interest mortgage repayments. Choose a starter home. Choose your friends. Choose leisurewear and matching luggage. Choose a three-piece suit on hire purchase in a range of fucking fabrics. Choose DIY and wondering who the fuck you are on Sunday morning. Choose sitting on that couch watching mind-numbing, spirit-crushing game shows, stuffing fucking junk food into your mouth. Choose rotting away at the end of it all, pissing your last in a miserable home, nothing more than an embarrassment to the selfish, fucked up brats you spawned to replace yourselves. Choose your future. Choose life… But why would I want to do a thing like that? I chose not to choose life. I chose somethin’ else. And the reasons? There are no reasons. Who needs reasons when you’ve got heroin?

La plupart des scènes ont été tournées à Glasgow, dans une usine désaffectée. La fin du film, elle, se déroule à Londres. Le second opus, qui porte encore le nom provisoire de « Trainspotting 2 » devrait compter plus de scènes en extérieur et on devrait pouvoir se régaler en voyant Edimbourg à travers la caméra de Danny Boyle.

Que montre Trainspotting de l’Ecosse et d’Edimbourg, au fond ? Au premier abord, oui, le film dépeint des gens perdus, sonnés, drogués, un peu idiots, aussi. De la violence. De la misère. Le filme a aussi l’audace de montrer une Ecosse rock, mouvante, sans prétention et qui tient désespérément à se sortir du fossé où elle croupit. Il montre des gens solidaires, fins, modestes, toujours partants pour un trait d’humour noir… Enfin, je crois que ce film a eu du succès parce qu’il montre une Ecosse qu’on ne voit pas, qu’on ne voit plus, mais qui fait partie intégrante de l’identité du pays. Et ça vaut toujours mieux qu’une carte postale.

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Trainspotting 2, on trépigne !

Trainspotting 2, on en parle depuis le début de l’année. Les tournages ont commencé en juin, et pas une semaine ne passe sans que l’on ne voie passer une nouvelle photo de McGregor et ses complices quelque part dans la région. L’histoire se base sur le second roman de Welch, Porno. Les mêmes personnages, joués par les mêmes acteurs, seront au coeur d’une intrigue censée se passer une vingtaine d’années après la première. Quand on sait comment le premier film se termine, on comprend combien les possibilités sont nombreuses…

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Cette semaine, le tournage est en train de se terminer. On a vu les caméras de Trainspotting sur Leith Walk (nous avons eu une petite lettre nous prévenant qu’une scène de course allait être tournée, j’ai tout de suite souri), sur Princes Street, mais aussi sur Arthur’s Seat… Visiblement, la ville d’Edimbourg aura un plus grand rôle à jouer que dans le premier opus. Rendez-vous l’année prochaine pour enfin découvrir le film !

 

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