Un peu en avance sur les habituels articles « bilans » d’une année écoulée et un peu coupable quand je vois la liste des « vrais » articles, sur l’Ecosse, sur le voyage, qui dorment dans mes brouillons, ce matin, j’ai tout simplement besoin de faire un point sur cette étrange année 2019, avalée plus vite qu’un dram de whisky.

Il m’était arrivé d’avoir des périodes de creux sur le blog, mais pas si longues. Pas au point d’oublier l’anniversaire du blog, au 1er octobre, pas au point d’être juste incapable de « finir » un article. Puisque les articles, je les écris. Et puis je les laisse. Je préférerais vous dire « je n’ai pas le temps, je n’ai rien fait » plutôt que « j’ai tout écrit, mais je n’ai pas franchi le pas de la publication ». Depuis début octobre, une fatigue coriace s’est abattue sur moi : et pourtant, il restait tellement de choses à faire ! J’en profite pour placer, encore une fois, l’un de mes vers préférés, par Blaise Cendrars :

« J’étais un fort mauvais poète, je ne savais pas aller jusqu’au bout ».

Mais ce matin, je vais réussir à presser le bouton « publier ». Je vais regarder ce qui a fait le sel de cette année 2019, puisque l’heure est aux constats, aux résumés. Dimanche, je fais souffler ma trentième bougie. Ceci explique peut-être cela..

S’essayer à l’art ancestral du podcast

En repensant à l’hiver, je revois en souriant les soirées passées à rechercher du matériel audio avec Assa, de Kiltissime, pour concrétiser une idée partie d’une blague : « au pire, on en fera un podcast ». Eh bien on l’a fait.

Courant janvier, on balance ça :

Depuis, dix épisodes sont parus, sur des sujets variés : la culture, la gastronomie, l’hiver… Et surtout, la politique, en cette année folle de Brexit constipé. Vous pouvez les écouter sur Soundcloud, ou sur plein d’autres plateformes comme Spotify, Google Podcasts, iTunes, et plusieurs apps comme Castbox. D’ailleurs, notre prochain épisode sera enregistré juste après l’élection législative du 12 décembre, on vous fera un débrief à chaud. Faire ce podcast a été une fantastique aventure : déjà, c’est un plaisir que de travailler là-dessus avec Assa, de progresser, d’essayer des choses. Le son n’est pas parfait – mais depuis deux mois, on casse la tirelire et on enregistre en studio – et on bafouille parfois, mais purée, qu’est-ce qu’on se marre !

On ne sait pas trop combien vous êtes, mais on sait qu’on vient de passer les 10,000 écoutes sur Soundcloud, et qu’on peut imaginer qu’il y en a quelques grappes en plus sur d’autres services. Ca nous encourage beaucoup !

Démissionner et profiter

Après trois ans de bons et loyaux services dans ma petite auberge adorée, The Baxter, je prends enfin mon envol. J’aurais pu oser le faire avant, mais il me fallait être sûre que mon plan allait tenir la route. Mon plan était simple : continuer à donner des visites guidées à Edimbourg, chose que je fais depuis 2017, puis me lancer dans une nouvelle aventure : encadrer des séjours dans les Highlands, forte des premiers enseignements intériorisés lors de la première année de ma formation de « Blue badge guide ».

J’ai profité de la fin de l’hiver et du printemps pour faire quelques voyages de préparation : l’île de Mull, l’île de Skye, la NC500, les Cairngorms et le Speyside… Merci à mes proches qui se sont prêtés à ce petit jeu avec le sourire ! C’était l’occasion de mêler l’utile à l’agréable. J’ai ensuite écrit beaucoup de contenu et d’histoires à raconter à mes voyageurs, une fois là-haut.

Smoo Caves

Smoo Caves, sur la NC500

Même si j’étais stressée pour l’été qui arrivait, le printemps a été une excellente saison, à voyager partout, avec ceux que j’aime. Je découvrais le plaisir de ne pas avoir à être coincée dans un bureau sur des heures imposées, j’étais libre. J’ai aussi eu le plaisir de voir la parution des guides Un Grand Week-end à Edimbourg, que j’avais rafraîchi, puis du Guide Evasion Ecosse, dont j’ai écrit plusieurs chapitres, paraître. Par ailleurs, j’ai bouclé « Sous les pierres d’Edimbourg », mon premier jeu de piste,  que certains d’entre-vous ont pu découvrir cet été. J’ai adoré faire mes recherches sur Patrick Geddes et écrire ce livret. Comme d’habitude, j’adore la partie « écriture » et la partie « marketing » m’ennuie, mais c’est bien comme ça aussi…

Un été sur la route… et à l’école

Arriva l’été, et les premiers séjours, prévus de longue date. J’oscillais entre la crainte de me ridiculiser, d’oublier des choses évidentes, et mon empressement de rencontrer les gens, de papoter, de voir leur émerveillement. Je crois que cette année, j’ai eu énormément de chance : des partenaires, des chauffeurs excellents, et des groupes adorables, à l’écoute, intéressés. Combien de fois me suis-je dit « mais quel pied que d’être sur un bateau, dans un château, sur une plage, quand, il y a un an, j’avais les fesses collées à une chaise de bureau… »

Je tire un bilan positif de cette première saison de guidage « hors Edimbourg », dans la pampa, dans les Highlands… avec, bien sûr, toujours la joie de faire des visites à Edimbourg, en alternance. La balance parfaite.

Ce qui était plus difficile, c’était de suivre le tempo dans ma formation, qui se terminera en mars prochain mais qui s’est vraiment intensifiée ces derniers mois, au point de me faire perdre pied et de me faire douter. Mais comme je sais ce qui m’attend au bout du chemin (guider, juste guider, et ne plus avoir à écrire des dissertations et à enchaîner les examens et le par-coeur) je pense que je vais tenir pour les derniers mois.

Jardin botanique d'Edimbourg

Jardin botanique d’Edimbourg

Un nouveau guide en préparation

Alors… Autant, j’ai terminé cette saison touristique épuisée, autant j’ai souri quand on m’a proposé de travailler sur un nouveau guide de voyage en lien avec l’Ecosse, à paraître l’année prochaine. C’était une vraie surprise pour moi, et franchement, je ne pouvais pas dire non. Retrouver le plaisir d’écrire, revenir sur le travail de 2018, utiliser toutes les nouvelles choses apprises cette année… C’était une superbe mission pour moi !

Depuis plusieurs semaines, je suis à fond sur ce projet, et j’ai même loué un bureau pour me donner le cadre parfait pour faire un travail sérieux. Et croyez-le ou non, la fille qui était contente de quitter un bureau en février fut également heureuse de retrouver un lieu « externe » où travailler sereinement, parce que la table de la cuisine, ça va bien cinq minutes…

Pour le moment, je ne peux pas vous dire de quel guide il s’agit, mais on s’en reparle vite ! Je devrais finir l’écriture à la mi-décembre, et je vais ensuite m’offrir une vraie pause, sans visites, sans (trop) d’écriture… (on y croit).

Quatre ans de blogging

Cette année, j’ai complètement oublié que French Kilt fêtait ses quatre ans le premier octobre. Ce jour-là, je me promenais sur les bords du Loch Lomond avec un groupe de Québécois, on rigolait bien, c’était presque la fin d’une semaine qui s’était très bien déroulée et nous allions revenir « en ville », à Glasgow, le soir-même. Ce jour-là, j’ai oublié que mon petit bébé atteignait quatre ans. C’est tout simplement que… ce n’était pas si important que cela.

Mais je tiens quand même à rendre hommage à mon petit bébé site, qui m’a permis de rencontrer tellement de gens, de vivre tellement d’aventures, et de documenter cette vie nouvelle en Ecosse. Quatre ans. Cette année, nécessairement, il y eut un peu moins d’articles. Plus vraiment de routine, plus vraiment de « soirée blogging », trop de bouleversements. Je dois l’avouer aussi, il y a des fois où j’avais envie d’écrire sur le blog, mais je devais dédier mon temps aux projets des autres, qui me semblaient plus importants puisqu’ils résultaient d’une promesse. Mais l’année prochaine, je compte réserver tout le temps nécessaire à l’écriture de nouveaux articles. Je le dis chaque année, mais j’ai envie de revoir l’organisation de ce site un peu trop bordélique, et puis son style, peut-être… Encore une fois : on verra bien. Moins d’articles ont été publiés, mais bien plus de lecteurs sont atterris sur French Kilt. C’est presque paradoxal… Je suis toujours autant surprise de voir que French Kilt a fait son petit trou, finalement. Cette surprise, je l’illustre par un éclat de rire au beau milieu de l’été. Une dame me dit : « c’est drôle, je vous écoute parler, et vous me faites vraiment penser à quelqu’un. Ce n’est pas quelqu’un que je connais directement, c’est une fille qui écrit ce site qui parle de l’Ecosse et tout ».

Pour finir : ce qui me ravit toujours autant, c’est votre gentillesse, votre envie d’Ecosse, votre engouement, votre proximité si naturelle… C’est magique ! Vous faites le sel de toute cette aventure. Tant de gentils messages, tant de bonté. Assez pour faire oublier quelques zozos qui, je dois le dire, me donnent parfois envie de ne plus répondre à personne  tant ils sont vilains et agressifs. Mais j’ai décidé de continuer à être un bisounours, dans une certaine mesure, et de continuer à dévouer ce temps aux lecteurs, pour la beauté du geste, et parce que moi aussi, souvent, je demande de l’aide aux gens, et je suis touchée d’en recevoir.

Préparer 2020

Avant tout, je pense que je vais vraiment profiter de cette fin d’année, qui s’adoucit enfin. C’est en ne faisant rien que l’on a de bonnes idées, et cette année, je crois que j’ai tassé un peu trop de choses dans pas assez de temps. Autour de moi, mes amis ont été déçus de mes « non » à répétition, de mes manques d’attention. C’était une année spéciale, charnière, où tout a finalement pas si mal marché mais où rien n’était moins sûr. En 2020, on fait quoi ? La même, mais avec plus de publications sur le site (ma liste d’articles est plus longue que la lettre au père Noël de votre neveu) et sans « école », puisque ma formation se terminera au printemps. Je ne pense pas continuer la rubrique hebdomadaire « Le Chardon », le rythme ne m’allant finalement pas, et puis je l’ai trouvée de plus en plus inintéressante… J’utiliserai la catégorie de temps en temps, quand je publierai des billets plus personnels, comme celui-ci, c’est tout.

Je repartirai sur les routes écossaises pour travailler, soit, mais aussi pour mon bon plaisir, et je suis d’ailleurs en train de chercher un petit coin sympa sur une île perdue, sans doute Canna ou Muck. En 2020, il me faudra des îles ! Pour le moment, je n’ai pas de voyages prévus, mais j’ai déjà quelques créneaux, quelques idées… On creuse, on creuse !

Du côté professionnel, les visites French Kilt vont beaucoup se développer. Voilà depuis 2017 que j’évolue dans ce milieu, il est temps de prendre un peu plus d’assurance. Si vous venez en Ecosse en 2020, sachez que nos créneaux pour les visites Harry Potter à Edimbourg et notre nouvelle visite guidée des incontournables de la vieille-ville d’Edimbourg sont déjà en ligne, et il y en a beaucoup !

Je suis également en train de fignoler des tshirts rigolos, illustrés par mon camarade Ben Specklin. Les illustrations sont faites, et les voici… Mais on voulait rajouter des blagues, et on hésite encore ! Je pense  qu’on les proposera avec et sans blagues, d’ailleurs. Je souhaitais le faire avant Noël, mais comme dit, je ne suis pas une bonne vendeuse, donc ça arrivera quand ça arrivera. Vous préférez quoi.. les Highland cows ou la licorne ?

Je finis cet article fleuve et égocentrique pour vous souhaiter, à tous, une merveilleuse fin d’année. J’espère que l’Ecosse vous a bien fait rêver cette année, que vous ayez pu y mettre les pieds ou pas, et qu’elle fera partie de vos projets l’année prochaine aussi !