Macbeth – photo allocine.fr

Il y a quelques jours, j’ai été invitée à la première du film Macbeth, qui sortira sur les écrans français le 18 novembre prochain. L’Ecosse y tient (presque) le premier rôle. 

Puisque le film adapté de la pièce de Shakespeare (qu’on appelle parfois « la pièce écossaise » car prononcer le nom même de Macbeth au théâtre porterait malheur) a été majoritairement tourné en Ecosse, c’est à Edimbourg qu’a eu lieu la première européenne du film. Le « Macbeth » de Justin Kurzel réunit Michael Fassbender et Marion Cotillard dans un film lourd, tragique, mais fignolé jusqu’au dernier grain de sable.

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Pour la première , on a vu les choses en grand : la projection a eu lieu dans le magnifique Festival Theatre d’Edimbourg, par un beau dimanche après-midi. Robes de soirées étaient de mise, puisqu’après le film, tout le monde allait boire un coup au Musée National d’Ecosse, décoré de rouge pour l’occasion. Beau moment.

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Coucou Marion…

Macbeth, une totale découverte

De Macbeth, je savais qu’il était question de rois, de présages, de châteaux froids. Souvenirs scolaires. Allez, soyons honnêtes, je n’en savais vraiment pas grand chose. Je ne savais même pas qu’un film adapté de la pièce de Shakespeare était en préparation. Mais l’histoire, bien sûr, ne réserve que peu de surprises : Macbeth, non content de gagner des batailles, se voit annoncer par de mystérieuses sorcières qu’il devrait être roi d’Ecosse. Encouragé par sa femme Lady Macbeth (incarnée, donc, par Marion Cotillard), il assassine alors le roi qui faisait justement une escale dans sa contrée, chasse le prince héritier, et se prépare à porter la couronne. Une fois roi et reine, le couple Fassbender-Cotillard tombe dans une lente folie, engoncés dans leur grand château de pierre au bord de la mer. La joie est de courte durée, si elle avait toutefois existé. On s’arrêtera là pour l’histoire, si vous voulez la suite, vous lirez la pièce ou vous irez au cinéma.

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Macbeth – photo allocine.fr

Ca m’étonnerait que ce film soit doublé, mais il faut oser se plonger dans l’univers « anglais de Shakespeare », c’est assez envoûtant même si on ne comprend rien… Voir le film sans sous-titres a été assez compliqué, mais mes voisins écossais n’ont pas compris grand chose non plus. Du coup, j’ai un peu moins culpabilisé.

L’Ecosse au premier plan

Une très large place est laissée aux paysages scéniques de l’Ecosse, qui habitent totalement le film. Vraiment, c’est époustouflant.Un travail vraiment très fin a été fait pour offrir des vues à la fois tragiques (ça colle avec l’histoire, hein) et juste simplement belles. Beaucoup de plans larges, aériens, épurés. L’Ecosse a été filmée différemment que dans les habituelles productions localisées en Ecosse (Braveheart, Outlander et tout ce qui suit). Et ça vaut le coup d’oeil.

Ce souci d’inscrire à ce point l’histoire dans un lieu géographique précis – Inverness, Dingwall, l’île de Skye… – lui donne vraiment une réalité : on sent que l’Ecosse n’est pas simplement un prétexte. Le tournage a eu lieu au début de l’année 2014. Il pleuvait « mais on était content, c’était bien pour le tournage », explique Justin Kurzel avant la projection du film.

D’ailleurs VisitScotland a édité une carte sur les lieux du film que l’on peut décortiquer juste ici. Super pratique.

visitscotland.com

Dix siècles, c’est rien

Sous son apparence de film sobre et sérieux – le texte de Shakespeare, le rythme, les faces dramatiques – Macbeth est aussi résolument moderne. C’est l’histoire d’une prise de pouvoir, d’un couple ambitieux, d’une nation en guerre. J’y ai presque vu une réflexion sur la rapidité avec laquelle les dirigeants passent et trépassent…

J’ai particulièrement apprécié la manière de filmer les scènes de bataille, qui foutent sincèrement des frissons. D’habitude, c’est exactement les scènes qui m’ennuient dans les films du genre. Mais là, c’était vraiment nouveau et original à mon goût. En allant voir Macbeth, il ne faut pas craindre un film moyenâgeux aux sentences lourdes. Juste oser s’adapter à un rythme et une langue différents, dans un univers qui est peut-être plus un personnage qu’un simple décor carton-pâte.