Au coeur de l’hiver, l’Ecosse se pare de lumière pour les festivités du Nouvel An, et il y a même un mot pour ça : Hogmanay. On passe d’une année à l’autre dans la chaleur des torches, dans l’éclat des feux d’artifice, dans les paillettes saupoudrées sur les joues des fêtards. L’espace de quelques jours, la ville d’Edimbourg devient encore plus piétonne, encore plus dansante, encore plus vibrante.

Pour vous souhaiter tous nos meilleurs voeux et partager avec vous, lecteurs chéris, l’ambiance écossaise de Hogmanay, voici une petite vidéo signée Tao, suivie d’un récit de ces jours étranges.

 

Lights of Hogmanay from FrenchKilt on Vimeo.

 

Edimbourg métamorphosée pour Hogmanay

Des traditions différentes ont lieu dans toute l’Ecosse à l’occasion de Hogmanay, et cette année, c’est à Edimbourg que nous étions. Les célébrations de Nouvel An, ici, sont appréciées : la ville est pleine, les hôtels débordent. Cette année, le thème des célébrations de Hogmanay était « Release your party animal », « libère l’animal fêtard qui est en toi ». Plutôt original et festif, pour le coup…

Outre une street party organisée dans les jardins de Princes Street et un ceilidh géant, une balade aux flambeaux et plein de petites visites spéciales ont été proposées. Notre choix pour cette année : la Torch Procession et ses dix mille marcheurs lumineux !

Le centre-ville se modifie complètement pour laisser place à la fête : Princes Street (l’équivalent des Champs-Elysées à Edimbourg, hein, on peut le dire) a été complètement fermée pour la street party et la procession des torches.

On a aimé : la multitude d’événements qui ont lieu pour l’occasion  On a moins aimé : l’aspect payant de nombreux événements. 25 pounds pour la street party, 45 pounds pour le ceilidh… Ca fait mal.

Une procession de torches toute en poésie

30 décembre. Quelques gouttes imperceptibles sur Edimbourg. On a déjà froid mais on sait qu’il va falloir être courageux quelques heures : nous faisons partie de la foule qui va s’élancer, torches à la main, vers les hauteurs de Calton Hill. Départ prévu à 19h de George IV Bridge. Pour patienter, on cherche des idées de petites recettes pour le dîner du lendemain. Le dernier de l’année. Voilà qu’un homme armé d’un petit lance-flammes allume quelques torches, parmi ceux qui sont au bord de la foule. Les sourires et la lumière se répandent alors, chacun offrant à son voisin d’allumer sa flamme. Comme c’est poétique. Soudain, les doigts et les coeurs se réchauffent. L’espace d’un moment, chaque participant glousse parce que ouais, c’est trop marrant de tenir une torche enflammée dans une foule. Voilà, le cortège frémit. On descend tranquillement en direction de Princes Street, avec un peu la pression quand même : des passants s’attroupent sur le bord, nous prennent en photo. Fièrement, nous paradons, en regardant laconiquement les gouttes de cire s’écraser sur nos vestes. Mince, on aurait dû y penser. Devant nous se dresse Calton Hill, et la masse humaine tout doucement serpente vers son sommet où quelques groupes de cornemuse, dont certains venus tout droit des îles d’Orkney, nous accueillent en musique. Un feu d’artifice retentit alors : il est court, mais on se régale. Il est suivi d’un énorme feu, une vraie grosse braisée, qui grandit sous nos yeux. On attend quoi, maintenant ? Ah oui : le deuxième feu d’artifice. Celui-ci est énorme, vraiment magnifique. Sans doute l’un des plus beaux que l’on ait vus… Les torches sont éteintes, à présent, et tous les visages sont tournés vers le ciel. Magique.

Hogmanay

Dehors pour les douze coups

La Team French Kilt s’est éparpillée en ville pour les douze coups qui ont marqué le passage à 2016.
Alors voici simplement deux vues du « moment où »… L’une depuis Arthur’s Seat, offrant une vue majestueuse sur le centre-ville, son double feu d’artifice (encore) et ses multiples petits feux « de quartier » qui s’élèvent un peu partout. On dirait une forêt.

Hogmanay

L’autre… C’est à Bruntsfield Links qu’on a choisi de se poser. L’ambiance est chaleureuse, les gens se saluent, dansent, rigolent. Certains ont même pris leur chaise et leur bol de soupe pour assister au spectacle. Il y a du monde qui s’étale sur la pelouse mais on n’est pas compressé pour autant. La silhouette du château se dresse dans le ciel. Un peu plus loin, on distingue, dans la brume, Calton Hill. Chouette, on va vraiment tout voir d’un clin d’oeil ! Le château clignote, le compte à rebours est entonné partout dans le parc. Et 2016 débute en beauté, tout feu tout flamme.

Pour les courageux… Ou ceux qui ont la gueule de bois

Le 1er janvier, la fête est finie. La magie s’est éteinte et la routine va reprendre sa place. Mais pas tout à fait. Il y a encore un événement pour se rassembler : un grand bain collectif dans la mer ! Le Loony Dook, est une tradition ici, et ce n’est pas la température hivernale ni les nuages qui empêcheront les gens d’aller se jeter dans la mer au pied du Forth Bridge. Nous, on se rabat sur celui de Portobello, plus proche, plus familial et surtout gratuit. Quand on arrive sur la Promenade, on aperçoit la foule qui s’amasse sur la plage. Près de 300 personnes s’apprêtent à se baigner. Certains sont déguisés, d’autres sont en tenue de karaté. Mais tous se dandinent d’un pied sur l’autre en se frottant les mains. C’est qu’il fait vraiment froid. On se jauge, on se sourit timidement. Mieux vaut ne pas réfléchir à ce qu’on s’apprête à faire. Allez hop, on se déshabille, on se serre face à la mer. Un second compte à rebours et on s’élance. Il ne faut surtout pas s’arrêter dès que nos pieds touchent l’eau. Alors on continue en hurlant jusqu’à qu’on soit immergé jusqu’à la taille. Tout juste le temps de prendre quelques photos et on commence à perdre les sensations sur quelques centimètres de peau. Il est temps de sortir. On tremble en ramassant les serviettes. Le sable est encore partout sur nos petons mais il faut les mettre à l’abri. Vite, on rentre et on saute sous la douche chaude.

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Le quotidien va reprendre le dessus, mais d’abord, on se réchauffe sous la couette avec un chocolat chaud. On verra demain pour les résolutions.