Le temps d’un week-end, j’ai accompagné ma camarade Marie et son papa dans un roadtrip dans le nord-est de l’Ecosse. Sur notre itinéraire : des châteaux, le parc naturel des Cairngorms, Aberdeen et des sticky toffee puddings. Pourquoi l’Est ? Parce qu’il est moins pris d’assaut que la côte ouest du pays, donc moins cher, et tout aussi époustouflant. En voiture !

Et voilà ta bande son pour la lecture de cet article :

Roadtrip en Ecosse en juillet : une parenthèse enchantée et humide

Le soleil brille sur Edimbourg quand je retrouve Marie et son papa, dès l’aube – à l’heure où blanchit la campagne – et comme le veut le poème, nous partîmes. Un petit esprit « c’est fou je suis en vacances » me prend, juste parce qu’il fait beau, parce que mon sac est léger, parce que c’est samedi et que je ne travaille pas, et parce que je suis assise à l’arrière de la voiture et que je peux me mettre en tailleur et écraser mon visage contre la vitre. Voilà, on se casse. Le déclic se fait quand nous traversons le pont routier de South Queensferry, toutes dents dehors.

La première étape du roadtrip consiste à traverser la région du Fife, que l’on peut admirer depuis Edimbourg, de l’autre côté de l’embouchure du Forth. Je reviendrai bientôt : je veux visiter le château d’Aberdour et les petits villages de pêcheurs qui jalonnent la côte sud : Elie, Anstruther, St Monans, Crail… Je me garde ça pour le prochain jour de soleil.

Pour l’instant, nous filons en direction de Perth et de Dundee, où il me faudra m’arrêter un de ces jours, aussi. La liste est si longue. Nos 200 kilomètres du jour nous mèneront à Aberdeen, par la côte. En chemin, nous visitons deux châteaux (lire plus bas) et nous déjeunons sur le joli port de Stonehaven. Les averses et les rayons de soleil jouent au ping-pong et avec nos émotions. Lunettes de soleil et imperméables sont à portée de main.

Stonehaven

Le dimanche, nous avons la stratégie inverse : on s’enfonce dans les terres, à travers le parc des Cairngorms, en s’arrêtant à Braemar puis Pitochry, non sans s’émerveiller devant d’autres châteaux. Un itinéraire très bien calibré, avec plusieurs pauses pour la bonne âme qui conduit (je dis ça, mais je n’ai toujours pas touché un embrayage depuis que je suis en Ecosse). La route du retour, entre Pitlochry et Edimbourg, est assez directe, presque comme une autoroute. Sur le chemin, on peut s’arrêter à House of Bruars pour une petite pause – poke Camille.

Trois châteaux, trois époques…

Château numéro 1, imprévu mais impressionnant : le château de Glamis. Prononcez Glams’, ça fait tellement plus chic. On se décide au dernier moment à faire ce petit détour, et, coup de chance, on arrive pile poil pour l’ouverture du château, avant la colonie des bus touristiques. J’ai une impression de déjà-vu que je comprendrai plus tard : le château de Glamis est représenté sur les billets de 10 livres de la Royal Bank of Scotland ! Construit au XIVe siècle, le château est le fief des comtes de Strathmore, encore aujourd’hui. J’y consacrerai un article plus tard mais il vaut vraiment une pause parce qu’il cumule tout : superbe architecture, histoires de fantômes, histoire récente riche, beaux jardins…

glamis castle

Château numéro 2, au style totalement différent : Dunnottar Castle. Arrêt obligatoire pour la localisation absolument fabuleuse de cette ruine romantique. Qu’il pleuve ou qu’il vente, l’ambiance de ce lieu est étonnante. Entouré de falaises, Dunnottar a été un point stratégique écossais depuis la nuit des temps. J’ai soudain envie de randonner le long de ces côtes rocheuses, avec la silhouette de Dunnottar au loin.

Dunnottar Castle scotland

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Château numéro 3, le Balmoral. Château des têtes couronnées britanniques, il se cache dans les denses forêts du parc national des Cairngorms. J’ai assez à raconter pour un article propre à ce manoir, je ne m’étends donc pas trop. Mais encore une fois, la chance nous tend la main : nous passons à proximité du château un 31 juillet, dernier jour d’ouverture avant l’arrivée de la Reine et ses potes. Si l’on ne voit pas grand chose de l’intérieur du manoir, ses jardins sont absolument fabuleux. Mince, je vieillis…

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Aberdeen, point de chute de granit

Alors que l’après-midi s’étire, nous finissons par approcher d’Aberdeen, la troisième ville d’Ecosse. Voilà un moment que je souhaitais m’y rendre, tant on en raconte des choses. Que c’est moche, que c’est gris et pluvieux. Aberdeen, c’est le pétrole off-shore. C’est l’industrie. C’est le business. Lors de mon premier voyage en Ecosse, je voulais y passer, mais j’ai vite été découragée par l’absence d’auberge de jeunesse en centre-ville. Soit.

Pour cette première approche, j’ai pu voir un panorama impressionnant de la ville, avec son port, ses tours d’acier, ses flèches de granit. Nous nous sommes ensuite baladés du côté de l’université, dans le « vieil Aberdeen ». Magnifique. J’ai ressenti, encore une fois, cette envie de retourner à la fac… Toutes les rues sont pavées, des petites chapelles se cachent dans les cours, bref, ça me parle. Si l’axe principal, Union Street, est en effet peu séduisant, j’aime malgré tout l’ambiance des ruelles, le nom des rues… Les bâtiments ne me paraissent pas si gris, quand le ciel laisse passer un peu de lumière. Je reviendrai.

aberdeen

aberdeen aberdeen

Les Cairngorms, tout un monde à explorer

Après une bonne nuit de sommeil à Aberdeen, on est d’attaque pour traverser l’épique parc des Cairngorms, dont Tao et Camille me vantaient les beautés. A raison. Le parc national des Cairngorms est le plus grand du Royaume-Uni. Devant nos yeux, la flore écossaise prend enfin tout son sens. Loch, troupeaux de moutons, reliefs de dingue… C’est vraiment dingue, et pourtant, nous ne traversons qu’une petite partie du parc.

cairngorms

Notre premier arrêt, après le Balmoral, c’est le petit village de Braemar. Sur le bord de la route, les panneaux vantent les Highland Games, et les boutiques d’équipement de rando et de souvenirs s’alignent au coeur du village. Après un déjeuner au café The Bothy, nous faisons un petit tour sur les hauteurs du village. On peut voir l’ancienne gare, aujourd’hui transformée en logements…

braemar scotland

Mais soudain, on entend des cornemuses cancaner. Derrière l’église, on tombe sur un groupe de joueurs de cornemuses en train de s’accorder. Après une petite discussion, on apprend qu’ils vont jouer au château de Braemar, plus tard dans l’après-midi. Je discute avec une petite fille adorable, tellement fière de faire partie de l’orchestre, alors qu’elle s’entraîne depuis quatre ans.

braemar bagpipes

On les écoute un instant jouer tous ensemble… Avant de reprendre la route. On zigzague entre les montagnes avant de se décider à faire une autre halte, à Pitlochry cette fois-ci. Un autre repère de randonneurs, qui trouveront dans le village toutes sortes de boutiques rigolotes. J’aime bien l’ambiance de la rue principale, avec ses maisons finement ciselées. On boit un petit thé à Hettie’s Tea Room avant de reprendre la route, sous des nuages menaçants. C’est la fin de la journée… On se laisse juste glisser jusqu’à Edimbourg.

pitlochry scotlandIMG_1850

J’adore cette sensation de rentrer à la maison après un week-end au grand air. On commence à reconnaître les panneaux, on a l’impression de revenir de la Lune ou au moins de l’Australie. A une station d’essence, l’Aberdeenshire nous fait un dernier clin d’oeil : on rencontre des pompiers qui rentrent d’une exposition de voitures anciennes, où leur camion centenaire a gagné un concours.

aberdeen fire truck

Et c’est vrai qu’elle a de la gueule. Appréciez la cloche !
Je termine donc un mois de juillet assez fou de la meilleure manière possible : sur la route, avec des amis, le coeur plein de chaleur et l’appareil photo blindé de bons souvenirs.

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