L’East Lothian, c’est le petit nom de la région à l’est d’Edimbourg. Entre Edimbourg et la vraie mer du Nord, en gros. Nonobstant la pluie fine, je suis montée à bord de la Tesla de Nicolas, un guide français original et passionnant, pour en savoir un peu plus sur cette région si proche d’Edimbourg mais peu visitée. A tort.

Un roadtrip d’une journée dans l’East Lothian, à un jet de pierre d’Edimbourg

Il y a quelques mois, j’entrais en contact avec Nicolas, qui a eu une petite idée de génie : ce guide expérimenté a décidé de mélanger visites guidées et roadtrips pour proposer des excursions en Tesla, un véhicule 100% électrique, pour découvrir l’Ecosse sans la faire tousser. Une idée lumineuse. Nicolas peut emmener jusqu’à quatre personnes pour découvrir les alentours d’Edimbourg (la région du Fife, les Scottish Borders au Sud, l’est d’Edimbourg… ) ou pour aller plus loin, vers les Highlands par exemple, sur plusieurs jours. Je suis fière d’avoir ajouté ses services à ma liste des visites guidées en français à faire en Ecosse

Sur son invitation, je le retrouve par un petit matin mouillé près de la gare de Musselburgh. La Tesla attend gentiment sur le parking, branchée à son point de charge. Je n’avais jamais remarqué, mais grâce à Nicolas, je découvre que l’Ecosse est plutôt bien équipée en chargeurs pour véhicules électriques. Bien joué.

Avant de détailler nos aventures de la journée, je repense à l’expérience elle-même : voyager en Tesla à travers l’Ecosse. D’abord, ce qui est plaisant, c’est le silence. La voiture ne fait tout simplement aucun bruit. Parfait pour se sentir ailleurs, complètement déconnectés, en voyage. Si la luminosité de ce samedi matin-là n’est pas incroyable, il est agréable d’avoir un toit panoramique et de grandes fenêtres : on se sent dans une soucoupe volante, élégante et discrète. Quelle agréable sensation…

Si vous me lisez depuis un petit moment, vous savez que je choisis en général de voyager en transports en commun : je n’ai d’ailleurs jamais conduit au Royaume-Uni, en près de trois ans. Je vais m’y mettre dans quelques semaines – plus le choix ! – mais jusqu’à présent, je n’ai jamais eu besoin de le faire… Louer une voiture toute seule n’a pas de sens et, quand je voyage avec des amis, il y a toujours un volontaire. Tant mieux pour moi… Après ma journée d’exploration de l’East Lothian avec Nicolas, je dois dire que je n’aurais pas pu voir autant de lieux sans avoir une voiture. Je le concède 🙂

L’East Lothian est une région côtière, où l’on peut voir de belles plages, mais pas seulement. Durant la journée, nous avons alterné les visites de village, les balades, les pauses café, les arrêts photo sur les jolies routes étroites de la région. Pour moi, c’était d’un confort ultime : je découvrais de nouvelles choses, à bord d’une voiture légère comme une plume, j’ai aéré mes poumons et j’ai fini la journée avec une délicieuse glace à North Berwick ! Cette journée ajoute une sacrée pierre sur mon mur du « Y’a pas que les Highlands en Ecosse ».

Que voir lors d’un roadtrip dans l’East Lothian ?

Bon, allez, pour commencer, voici une petite carte pour situer l’East Lothian. Qu’y voir, qu’y faire, en une journée ? Voici quelques idées à découvrir en Tesla, à pied, en bus, à cheval…

Aberlady, une belle plage et une réserve naturelle

Aberlady, c’est l’un des premiers villages de l’East Lothian que j’ai visité lors de ma première année à Edimbourg. J’ai adoré ce petit bled au bord de la mer, tout tranquille, avec son petit cimetière, son petit golf, ses salons de thé. Les amoureux des oiseaux s’y rendront pour sa jolie réserve naturelle.

Haddington, le lien avec la France

La commune de Haddington, que je ne connaissais que de nom pour  son jumelage avec Aubigny-sur-Nère, est vraiment à mettre à votre programme. C’est un bourg écossais typique, avec un petit centre ancien avec une drôle de particularité : la place centrale porte un panneau disant « place d’Aubigny » et le bureau de poste a une boîte aux lettres jaune, tout droit venue de France. En 1423, la ville d’Aubigny avait été donnée à des seigneurs écossais, à l’heure où la France et l’Ecosse étaient d’étroits alliés, lors de la Guerre de Cent ans. La ville fut administrée pendant plusieurs siècles par la famille des Stuart de Darnley, et aujourd’hui, on y célèbre encore les fêtes Franco-Ecossaises chaque année, autour du 14 juillet.

A Haddington, on peut visiter l’église Sainte-Marie et se balader le long de la rivière Tyne. Une bonne pause dans l’exploration de l’East Lothian…

Hopetoun Monument, la tour que l’on voit de partout

Non, la tour que vous voyez à l’horizon n’est pas Barad-dûr, la tour de Sauron dans le Seigneur des Anneaux, et l’East Lothian est loin d’être le Mordor. Cette étonnante tour, haute de près de 30 mètres, est un hommage à John Hope, le 4ème comte de Hopetoun. Mystérieux comte de Hopetoun… Surtout connu pour sa carrière militaire, il a également fait quelques apparitions sur la houleuse scène politique écossaise. Un autre monument lui est dédié dans la région du Fife, et j’apprends juste qu’il a une statue à son effigie sur St Andrew Square à Edimbourg, et que je passe devant deux fois par jour sans même l’avoir observée. Pas bravo.

Une petite ascension de la tour – 136 marches, ça va, c’est rien – vaut vraiment le coup car de là-haut, on comprend vraiment comment se structure la région : Edimbourg au loin, la côte, les reliefs. L’escalier est très sombre et semble avoir vu des jours meilleurs, je vous recommande donc de rester prudent et de modérer vos ardeurs lorsque vous gravirez la tour…

Un beau brouillard à l’écossaise comme on les aime…

Athelstaneford, où l’on inventa le drapeau écossais

Petit joyau dévoilé par Nicolas : le village d’Athelstaneford (à vos souhaits) où l’on se gare tout près d’une cabine téléphonique un peu spéciale… Elle a été transformée en petite bibliothèque, où l’on peut prendre ou laisser des livres. Bien entendu, le combiné fonctionne toujours !

Derrière le cimetière, Nicolas me guide vers un étrange petit pigeonnier. Je suis intriguée.. Nous sommes ici près du lieu où le drapeau écossais, le saltire, a été inventé. L’histoire raconte que, lors d’une bataille en 832, où les Pictes et les Scots affrontèrent les Anglais dans le Lothian, le roi Angus Mac Fergus invoque la protection de Saint André, après avoir vu sa croix dans les nuages, sur un fond de ciel bleu. Après avoir remporté la bataille, pourtant mal engagée, il décide que Saint André (St Andrew) sera le protecteur de l’Ecosse et sa croix, sur un fond bleu, sera le drapeau du pays.

Gifford et le mystérieux Yester Castle

Je découvre ce village grâce à Nicolas, qui m’y invite à prendre un café à la petite Lanterne Rouge. Avant ça, on fait un petit tour du cimetière, puis Nicolas pointe un pub, le Goblin Ha’, et me raconte l’histoire du mystérieux château qui se trouve en dehors du village. Un château en ruines. Dont la seule partie encore visible, souterraine, est appelée le « Goblin Hall ». Le château originel aurait été construit par l’étrange Sir Hugo de Giffard, renommé pour ses talents de sorcier. PAS FLIPPANT DU TOUT. Avec Nicolas, j’ai pu visiter les ruines du château, mais son accès est assez compliqué.

North Berwick, face à la mer du Nord

A 30 minutes en train d’Edimbourg, la ville de North Berwick est vraiment facile à explorer. On y trouve un centre d’observation de la faune et la flore, très intéressant, qui permet également de faire des petites croisières jusqu’à Bass Rock, l’immense îlot que l’on voit au large. J’ai souvent passé des après-midi à North Berwick, car c’est très accessible en transport depuis Edimbourg. On peut y escalader le Law, une immense colline conique qui dévoile une vue magnifique sur la côte. Avec Nicolas, j’y ai dégusté une très bonne glace, chez Alandas. A garder en mémoire pour les beaux jours…

Seacliff Beach, la plage secrète

Cerise sur le gâteau de ma journée déjà réussie à bord de la Tesla de Nicolas : on s’arrête à Seacliff Beach qui se trouve juste après le joli Tantallon Castle, 4 miles après North Berwick. Cette magnifique plage fait face à Bass Rock, que l’on voit vraiment de très près. En marchant vers la gauche, on quitte le sable pour sauter d’une roche à l’autre, quand soudain, Tantallon Castle me saute au visage. L’effet est saisissant. Le ciel gris et le vent ajoutent à l’ambiance dramatique et romantique de cette vue. L’ancien château des Douglas, ou ce qu’il en reste après un douloureux siège en 1650, est visitable toute l’année. Si vous aimez les histoires de fantômes, on vous le conseille : on a souvent évoqué ce château pour d’étranges photographies où l’on distingue une silhouette portant une fraise. A vous de voir.

En quittant la jolie plage de Seacliff, nous apercevons la ruine d’une grande maison, derrière les arbres. Un coup de Google plus tard, j’apprends qu’il s’agit de Seacliff House, qui aurait été détruite par un feu en 1907, tuant son propriétaire. Si vous voulez lire en anglais le récit d’un jeune homme qui a visité la ruine, c’est par ici… 

Il est également possible de visiter les ruines – tant qu’on y est – du château de Auldhame, mais ça, je me le garde pour la prochaine visite…

La John Muir Way, un chemin de randonnée surprenant

Entre Edimbourg et Dunbar, un long chemin de randonnée s’étire… C’est la John Muir Way, que j’ai parcourue entre North Berwick et Dunbar. Une section assez longue – environ 6 heures – mais plutôt plate, et très variée. Si on commence à Dunbar, on longe la côte et les golfs pendant un long moment, c’est très joli. Entre North Berwick et Edimbourg, le chemin passe par Aberlady, Prestonpans…

Après Edimbourg, ça vaut le coup de continuer, même si on s’éloigne de l’East Lothian… On peut passer par Cramond, et puis South Queensferry

Bon ! Cet article sur l’East Lothian est plus dodu que prévu : preuve qu’il y a de quoi en dire. En bus, à bord de la Tesla de Nicolas ou à pied, il y a plusieurs façons de découvrir cette région.