Parce qu’il n’y a pas que les Highlands dans la vie, j’aimerais vous parler du Fife, une région d’Ecosse très proche d’Edimbourg, pleine de surprises. Si vous cherchez une idée de roadtrip en Ecosse un peu original, voici un aperçu des merveilles qui s’y cachent. J’ai effectué ce voyage en voiture, mais presque toutes les bourgades citées sont accessibles en transports en commun. Pas d’excuse !

Petit clin d’œil : si vous comptez visiter quelques-uns des châteaux et palais mentionnés dans cet article, il y a peut-être un pass culturel qui peut vous convenir. Consultez notre article sur le sujet et pour réserver le vôtre. Dans le Fife, le Scottish Heritage Pass vous ouvrira les portes des propriétés gérées par Historic Scotland et par le National Trust of Scotland. Waouh !

Les villages côtiers du Fife, uniques en Ecosse

Sitôt passé le pont du Firth of Forth et après avoir fait un petit coucou à South Queensferry, que l’on vous recommande chaleureusement (pour une randonnée le long de la John Muir Way, une excursion sur l’île d’Inchcolm ou juste un petit dîner avec vue), on arrive enfin dans le Royaume du Fife. Franchement, « The Kingdom of Fife », il faut avouer que ça en jette.
Vous pourriez filer droit vers Dunfermline, son abbaye qui abrite la sépulture du roi Robert Bruce (LE Bruce, premier roi d’Ecosse, dont vous découvrirez la vie bientôt sur Netflix, dans Outlaw King). Mais pour commencer, et puisque le soleil brille, autant filer vers l’Est, où une enfilade de petits villages de pêcheurs, plus mignons les uns que les autres, sont arc-boutés sur des plages calmes et baignées de soleil (plus souvent que vous ne le pensez).
Le village de Leven, déjà, est prometteur avec sa plage infinie. Plus loin, on tombe sur Elie, où il est fort agréable de marcher tout autour de la plage, jusqu’au petit port, qui se trouve à l’opposé du village. Là, on a un club d’activités nautiques (qui donne envie) et un joli petit café avec une terrasse. A ma droite, une magnifique vue sur le village, avec le port au premier plan. A ma gauche, une autre baie toute mignonne, dominée par un petit phare.


Quelques miles plus loin, St-Monans me plaît pour ses rues escarpées et son port rutilant, où se pressent des marins en ce vendredi matin. C’est un tableau que je ne veux pas troubler, et après un petit tour du centre du village, on embraye sur Pittenweem, également moins touristique et plus actif. Tout ça me donne envie de prendre une chambre avec vue sur le port, écrire quelques lignes avant l’heure du fish and chips et du thé.

Le village suivant est un gros bourg, que j’ai visité l’année dernière : Anstruther. J’aime vraiment ce coin, car on peut y prendre le bateau pour une excursion vers l’île de May, où, selon la saison, on peut admirer toutes sortes d’oiseaux (les plus célèbres étant bien sûr les macareux, appelés ici puffins). On y mange l’un des meilleurs fish and chips du pays au Fish Bar et je vous conseille de dormir au Murray Library Hostel, juste un hostel parfait, qui a aussi des chambres privées. S’il pleut, c’est l’occasion de faire une pause culture au musée de la pêche

Après Anstruther, un autre coup de cœur m’attend : c’est à Crail, un petit village enroulé sur lui-même, comme un escargot, que nous faisons une halte. Chaque maisonnette du port est absolument à tomber. On s’arrête chez le petit potier, on jette un œil au café du port qui remporte décidément tous les suffrages. Calme et volupté. Et la simplicité à la place du luxe, parce que c’est mille fois mieux.


Avis à ceux qui auraient des fourmis dans les jambes : un chemin de randonnée, le Fife Coastal Path, va de Newburgh à Kirkaldine et fait véritablement le tour du Fife. Il est divisé en 8 sections et il est donc possible de se faire la portion entre Elie et Kingsbarns en 6 heures environ. Une petite randonnée d’une journée, avec des villages mignons et des petits cafés, franchement, ça se tente, non ?

St-Andrews, la capitale du golf

C’est marrant, je me suis rendue plusieurs fois à St-Andrews et pourtant, je n’en ai pas fait état sur French Kilt. Aucun article. Mais quelle honte. Il va falloir y remédier ! En attendant, même si on n’y dort pas, St-Andrews est forcément une pause immanquable dans notre merveilleux roadtrip à travers le Fife. A 50 kilomètres d’Edimbourg, on est là dans l’ombre de la plus vieille université d’Ecosse. Et franchement, ça en jette. Je partage une photo qui date de l’hiver 2014, lors de mon premier passage à St-Andrews. Pas de retouche, c’était vraiment magnifique…

Ceux qui ne viennent pas admirer les jolis bâtiments de l’université s’égosilleront devant les terrains de golfs, parmi les plus vieux du monde. Je concède ne rien connaître au golf, mais ça tombe bien : on a un sympathique musée du golf à St-Andrews ! Le lieu que je préfère, à St-Andrews, est l’ancienne cathédrale. Quand je vois cette ruine, je me demande comment elle tient encore debout. Et, ça va sans dire, elle est entourée d’un cimetière qui me tiendrait occupée toute la journée. Face à la mer. Voilà. Et comme je n’ai pas de photo, je vous en ai trouvé une sur Instagram…

 

Falkland, quand mon petit cœur a fondu

Falkland et son palais, ça fait longtemps que j’en entendais parler. Encore plus depuis que les équipes d’Outlander y ont vu, à raison, un parfait décor pour la série télé. Falkland, au plein cœur du Fife, m’a marquée par l’architecture de ses maisons en pierre grise et sèche. Elles sont dominées par un très beau palais, un ancien château médiéval transformé en magnifique palais par la dynastie des Stuart (donc Marie Stuart et ses parents Marie de Guide et Jacques IV, et Jacques V, son fils) tout au long du XVIe siècle. Sa visite est vraiment très éclairante et ses jardins sont plus qu’agréables. Incroyable mais vrai, on peut y voir le plus vieux court de tennis encore en usage.

Assez touristique, le petit village reste néanmoins très touchant. Comme si rien, ou presque, n’avait bougé depuis les allées et venues des rois et reines d’Ecosse. On y trouve quelques boutiques croquignolesques, des pubs antiques, et des rues pavées bordées de jardins, en veux-tu en voilà.


Un peu plus loin, je vous recommande de vous arrêter à Kinross, au bord du Loch Leven. Là, on peut prendre place dans une petite barque pour aller visiter les ruines du château de Lochleven, où Marie Stuart fut maintenue prisonnière, avant de fuir. L’îlot où se trouve le château n’est pas grand mais il est bien agréable, et il permet de toucher d’encore un peu plus près l’histoire tragique de Marie Stuart. Je vous prépare bientôt un article façon « album Panini » sur tous les lieux écossais qui ont été importants pour Marie Stuart, puisqu’un film – encore un – sur sa vie va bientôt sortir dans les salles. A mon avis, le film sera assez mauvais et bourré de fautes. Dans la bande annonce, déjà, on la voit rencontrer sa cousine Elisabeth 1ère, ce qui ne s’est jamais produit. Ouais. On ne peut pas dire que c’est encourageant. Mais malgré tout, le personnage de Marie Stuart est hypnotisant et je vous raconterai bientôt quelques histoires à son sujet.

Aberdour, facile mais efficace

Le village d’Aberdour, tout près des ponts du Firth, est vraiment très accessible depuis Edimbourg. Placé sur une petite baie, il remplit lui aussi les critères du village mignon : une plage, un château, des magasins de seconde main, un golf.

Le château est vraiment très intéressant à voir : il n’a rien de royal mais il a été construit au 12e et 13e siècles, ce qui fait qu’il est quand même vaaaachement vieux comparé aux autres châteaux que l’on peut voir en Ecosse. C’est surtout le clan Douglas qui y a vécu, et a fait évoluer ce château impressionnant. J’ai bien aimé les jardins et la petite chapelle juste à côté…

Culross, plongée dans Outlander

Dernier arrêt ! Culross (prononcez « Cooris » en roulant le R) est un village que vous avez vu sans le voir dans Outlander puisqu’on y a tourné de nombreuses scènes, autant dans le palais que dans les ruelles attenantes. Le palais royal n’est pas vraiment un palais royal : il a appartenu à George Bruce, un riche commerçant qui a permis à Culross d’exceller dans l’industrie du sel. Le bourg avait reçu du roi un statut de bourg royal afin de pouvoir commercer directement avec le reste du monde, pour le plus grand plaisir du marchand. L’intérieur du palais est très beau, et les jardins étagés sont vraiment à voir. On y cultive d’ailleurs que des variétés d’époque… L’extérieur du palais est surpenant également, puisqu’il est couvert d’un crépi ocre.

Mais le charme du village se trouve dans ses petites rues pavées, dans les murs gonflés et colorés de ses petites maisons basses… On est vraiment là dans l’Ecosse du 17e siècle.

Sur les hauteurs du village, l’abbaye de Culross est à voir également. On y voit d’ailleurs le gisant de George Bruce, le bienfaiteur de Culross.

Le Fife et son écrin de verdure

Le Fife, c’est très vert. Les amoureux de fermes et jardins y trouveront leur bonheur. Pour ma part, j’ai apprécié d’y croiser beaucoup de marchés fermiers et de m’arrêter dans des jardins publics ouverts et magnifiques.
Juste comme ça :
Ardross Farm Shop, un magasin de bord de route avec plein de produits frais et 100% écossais
Pillars of Hercules : on a complètement craqué pour cette ferme bio, à Falkland, qui a grandi peu à peu, et qui compte aussi un café délicieux. Depuis trente ans, on y fait pousser plein de bonnes choses. On peut même y camper !
– Un week-end par mois, le Bowhouse Food Market fait se rencontrer producteurs et consommateurs
Hills of Tevit, une maison avec un beau jardin bien ordonné. On peut y visiter quelques expos sur les jeux britanniques, c’était fermé quand je suis passée, mais ça a l’air très chouette!

Pour conclure : que l’on y passe un jour ou une semaine ou une vie, le Fife est une très bonne destination pour qui veut découvrir une facette de l’Ecosse un peu moins émoussée. On se sent très vite loin de tout et on trouve, à chaque virage, une nouvelle église abandonnée, un nouveau petit château. Tout en étant très près d’Edimbourg, j’ai eu l’impression de vivre une petite aventure sauvage.

Et pour finir, je vous mets ma photo préférée : ce café d’Anstruther où un gentil monsieur m’a fait salut par la fenêtre…